“Ils m’ont caillassée, les enfants à l’arrière criaient” : des conducteurs de VTC agressés en marge des manifestations de taxis

Des agressions violentes, verbales ou physiques, à Paris, Grenoble ou encore Marseille. Alors que leurs représentants doivent rencontrer, ce samedi 24 mai, le gouvernement, les taxis se sont mobilisés toute la semaine pour marquer leur opposition aux nouveaux tarifs de l'Assurance maladie. 

À partir du 1er octobre, l'Assurance maladie doit appliquer une nouvelle tarification aux quelque 40.000 artisans conventionnés transportant des patients vers leurs rendez-vous médicaux, pour faire des économies.

En marge de cette mobilisation, des chauffeurs de VTC affirment avoir été pris à partie par des manifestants. Le 19 mai dernier au Muy, dans le Var, Elina, au volant de son VTC, a subi une agression au niveau d'un péage. “On me repère avec mon macaron VTC et après, on me bombarde d'œufs, raconte-t-elle au micro de RTL. En baissant la vitre pour leur parler, ils ont caillassé l’intérieur du véhicule, avec la famille que je transportais à l’arrière. Les enfants criaient.”

La conductrice assure avoir tenté de dialoguer, mais sans succès. “J’avais surtout peur de mal réagir”, explique-t-elle, encore secouée par la scène. Le véhicule visé a été légèrement dégradé. Elina a déposé plainte le jour même. Depuis, elle travaille la boule au ventre. 

Les taxis se trompent de combat. Ils ont un problème avec l’assurance maladie, pas avec les VTC.

Karim Daoud, président de l’Association des VTC français, au micro de RTL

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À Marseille, Philippe confie avoir eu très peur au moment de prendre en charge deux jeunes clientes américaines à l’aéroport Marseille Provence de Marignane, ce mercredi 21 mai. 

“Il y en a deux qui sont venus vers nous en criant : 'lui, ne le laissez pas passer !'… Ils commençaient à taper sur le véhicule. Ils ont ouvert les portières à l’arrière et ils ont sorti les deux jeunes filles du véhicule. Elles étaient choquées.” Pris de panique, le conducteur a alors fait demi-tour en prenant un certain élan. “Les policiers sur place ont braqué leur arme sur moi, se souvient-il. J'en ai tremblé pendant 20 minutes.” 

“Ils soutiennent que nous, les VTC, sommes des concurrents, ce n’est même pas vrai. Parce-que les courses qu’on fait nous, c’est celles qu’ils ne veulent pas faire”, argumente Philippe, qui assure qu’il n’a jamais eu de problème avec les artisans taxi auparavant.

"Quelques dizaines d'agressions sur le territoire national"

Impossible d’établir un nombre précis d’agressions rapportées ces derniers jours, mais “il y en a eu au moins quelques dizaines sur le territoire national” souligne Karim Daoud, président de l’AVF, Association des VTC français. 

“Certains collègues n’ont pas osé parler et déposer plainte”, ajoute de son côté Elina, agressée au Muy. 

“Les taxis se trompent de combat, souligne le président de l’AVF. Ils ont un problème avec l’assurance maladie, pas avec les VTC. On ne comprend pas trop. Trouver un bouc émissaire et se dire que c’est à cause des VTC que les taxis en sont là, c’est une erreur”.