Nouvelle conséquence du changement climatique, une vague de chaleur précoce s'amorce en France par le Sud-Ouest ce mardi 14 juin. Elle doit frapper tout le pays à partir de jeudi et jusqu'au week-end. L'arrivée d'air chaud en provenance du Maghreb est à l'origine de ce phénomène, qui passe d'abord par la péninsule ibérique.
Encore une fois, le mercure va s'affoler cette semaine: 35°C à 39°C attendus lors du pic entre jeudi et samedi dans la moitié Sud, avec des pointes à plus de 40°C localement dans le Sud-Ouest, selon Météo-France. Et entre 30°C et 35°C dans la moitié Nord vendredi et samedi. Une baisse des températures est probablement attendue dimanche.
La Première ministre Elisabeth Borne réunit d'ailleurs ce mardi les préfets et agences régionales de santé pour s'assurer "que tous les dispositifs sont en place" pour protéger les plus vulnérables. De son côté, le ministre de l'Intérieur a adressé un télégramme aux préfets qui les invite à se mobiliser "personnellement".
La France métropolitaine a déjà connu des températures plus exceptionnelles en juin. Le record absolu date d'ailleurs de juin 2019, avec 46°C à l'ombre à Vérargues (Hérault) mais c'était à la toute fin du mois, le 28 juin.
Cette vague est ainsi la plus précoce, devant celles de 2017 et 2005 qui avaient commencé le 18 juin. "On pourrait atteindre 40°C pour la première fois aussi tôt dans la saison", a indiqué à l'AFP Olivier Proust, prévisionniste à Météo-France.
Cet épisode correspond à une "vague de chaleur", c'est-à-dire des températures élevées pendant plusieurs jours consécutifs (l'indice thermique national doit atteindre 25,3°C au moins un jour durant l'épisode, être supérieur à 23,4°C pendant au moins trois jours et ne pas descendre une seule fois sous 22,4°C). L'indice devrait atteindre cette semaine 27°C, selon Météo-France.
Mais il est probable que le seuil de "canicule", qui prend en compte le danger que la chaleur de jour comme de nuit représente pour la population, soit atteint dans plusieurs départements à partir de jeudi, enclenchant la mise en place de vigilances orange.
Cette vague de chaleur qui intervient après un printemps particulièrement chaud et sec va encore aggraver la sécheresse des sols, notamment agricoles.
"La sécheresse va malheureusement s'accentuer avec les fortes chaleurs prévues dans les prochains jours", a déclaré Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France. "Les niveaux d'humidité des sols sont très bas à l'échelle de la France, digne d'une fin juillet".
Quant aux nappes phréatiques, que les précipitations ponctuelles d'été, même fortes, ne peuvent pas recharger, elles sont en baisse, avec une situation "préoccupante" dans certaines régions comme la Vendée ou PACA, selon le bulletin mensuel du Bureau de recherches géologiques et minières, publié mardi. Dans ce contexte, 36 départements restreignent l'utilisation de l'eau.
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