C'est une mesure rarissime. François Hollande a annoncé mercredi soir que jeudi 8 janvier serait une journée de deuil national dans toute la France, après l'attentat qui a touché la rédaction de Charlie Hebdo et coûté la vie à douze personnes, dont les dessinateurs Cabu, Charb, Wolinski, Honoré et Tignous et l'économiste Bernard Maris.
Concrètement, les drapeaux seront mis en berne dès le milieu de la journée dans toute la France. Ils le resteront pendant trois jours, a déclaré le Président. Cette décision se traduira également par une mobilisation à midi dans les administrations publiques où un moment de recueillement sera observé. En revanche, il n'est pas prévu, pour l'instant, que les administrations soient fermées.
La ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a quant à elle demandé aux chefs d'établissement de faire respecter une minute de silence à la mémoire des victimes par les enseignants et les élèves.
Le chef de l'État réunira également le Parlement. Les présidents des deux assemblées ainsi que les forces représentées se rassembleront au Palais Bourbon jeudi. "Pour montrer notre commune détermination", a martelé le Président.
C'est la cinquième fois seulement que cette mesure est décrétée sous la Ve République, fondée en 1958. La dernière fois que le pays a pris une telle initiative, c'était le 14 septembre 2001, pour rendre hommage aux victimes des attentats du 11 septembre.
Ce jour-là, toute activité avait été suspendue à midi. Les drapeaux avaient été mis en berne, les églises avaient sonné le glas, les métros avaient marqué l'arrêt et les programmes de télévision avaient été interrompus.
Le plus ancien deuil national date de 1930. Il faisait suite aux inondations meurtrières dans le sud de l'Hexagone. La France fut également en deuil national pour la mort du général de Gaulle en 1970, celle de Georges Pompidou en cours de mandat en 1974 et celle de François Mitterrand en 1996.
Le deuil national est défini par un décret décidé en Conseil des ministres. La décision doit ensuite être publiée au Journal officiel. Mais ses modalités d'application ne sont pas clairement codifiées.
La mise en berne des drapeaux est une mesure plus souvent décidée, même si elle n'est pas réellement plus codifiée. François Hollande l'avait notamment décidé à la fin du mois de juillet en hommage aux victimes du crash au Mali de l'avion de la compagnie Air Algérie qui avait coûté la vie à 54 victimes françaises.
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