3 min de lecture
Un dictionnaire annoté (illustration)
Crédit : AFP
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Aujourd'hui, je
vais vous parler d’un tout petit truc : le trait d’union. Encore un que
l’on a souvent envie de mettre là où il n’en faut pas – et inversement. "Le trait d’union, comme son nom l’indique", sert à relier deux
mots, "auparavant disjoints, pour qu’ils ne forment plus qu’une seule
entité", explique l’Académie française. "Dans la longue histoire des
mots, la liaison par un trait d’union suit généralement la simple juxtaposition
et précède la soudure". Et la Vieille Dame du quai Conti de donner
l’exemple du mot portefeuille, d’abord écrit en deux mots, puis
avec un trait d’union dans son Dictionnaire de 1718, et
finalement soudé depuis 1835.
Attention, le
trait d’union n’est pas un "tiret", plus long et qui a d’autres
fonctions – nous aurons l’occasion d’en parler une autre fois. Revenons à notre
mouton, le trait d’union. Il "sert également à relier deux éléments qui
conservent chacun leur autonomie", comme dans "le TGV
Paris-Lyon" par exemple. Et surtout, quand on inverse le pronom et
le verbe, dans les phrases interrogatives ou exclamatives, le trait d’union est
encore de la partie : "Que sais-je ?", trait d’union
entre sais et le pronom je ; "Va-t’en !", trait d’union entre va et le t apostrophe. J’en profite pour insister, parce que j’en rencontre toutes les variantes
imaginables : va-t'en s'écrit bien ainsi : un trait
d’union, puis une apostrophe.
Et l’on trouve bien souvent des traits d’union où il n’en faut pas… Combien de fois dois-je retirer des traits d’union à extrême droite ou extrême gauche (rappelez-vous : pas de trait d’union pour les extrêmes) et à des noms géographiques comme celui de New York par exemple. On a envie d’en mettre parce que les noms de ville, de départements et de régions, en français, prennent en principe des traits d’union quand ils sont composés de plusieurs mots (Île-de-France, Le Kremlin-Bicêtre…). Et d’ailleurs, on écrit La Nouvelle-Orléans avec un trait d’union parce que, bien que la ville soit américaine, son nom est francisé. On écrit aussi "new-yorkais" avec un trait d’union, parce que c’est du français – alors que New York, pas de trait d’union… puisque c’est de l’anglais.
Tenez, il y a peu, je vous parlais de lecteurs qui me signalent des fautes imaginaires dans mes livres. Un certain Jean-Pierre, de Montpellier, un obsessionnel dans mon genre, me disait que dans mon ouvrage Au bonheur des fautes – Confessions d’une dompteuse de mots, en écrivant "en ce mois d’octobre là", j’avais oublié un trait d’union avant le là. Eh bien non.
Il faut bien un
trait d’union quand on écrit "ce jour-là", "ces
gens-là", etc. On met un trait d’union quand le nom vient juste
après le démonstratif (ce, cette, ces…) et juste avant le
mot là. "Cette femme-là, ces gens-là, ce mois-là"… Mais
le trait d’union disparaît quand s’intercale un autre mot, comme ici "ce
mois d’octobre là". Un mot de plus, et hop, le trait d’union
disparaît ! Magique.
Ah, et pour finir, notez que la locution trait d’union, cordonnier mal chaussé, ne prend jamais de trait d’union.
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