Le Tour de France est-il "machiste et polluant" comme l'affirme Doucet ?

Dans un entretien au Progrès, le maire Europe Écologie-Les Verts de Lyon Grégory Doucet a jugé que le Tour de France, dont la 14e étape arrivera samedi à Lyon, est "machiste et polluant". Le premier édile de la capitale des Gaules s'interroge sur une éventuelle candidature pour accueillir une prochaine étape de la Grande Boucle. Pascal Praud a réuni Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère de Paris EELV, et Christian Laborde, consultant pour RTL. 

"Malheureusement, le Tour de France tel qu'il est aujourd'hui est machiste et polluant, estime Raphaëlle Rémy-Leleu. Cela ne veut pas dire que l'essence du Tour de France est anti-écolo et anti-féministe. Cela ne veut pas dire qu'on n'aime pas le Tour de France. Ce sont aussi des belles valeurs sportives. Le Tour de France est l'une des compétitions les plus vues au monde. Des associations féministes militent pour qu'il y ait un Tour de France féminin. Par ailleurs, pour avoir été stagiaire sur une ville d'arrivée, l'ambiance et le cadre de travail ne sont pas à l'égalité des sexes."

"La présence d'hôtesses et uniquement d'hôtesses était problématique, réagit Christian Laborde. Aujourd'hui, à l'arrivée, il y a un hôte et une hôtesse. Cette question est réglée. S'agissant du Tour de France qui serait lui-même machiste, on se trompe de combat. Il n'est pas radical, il est ridicule. Ce qui est machiste, c'est la société, les sponsors, le capitalisme. Le Tour de France est avant tout une épreuve populaire. Si M. Doucet s'intéresse à la question de la pollution, qu'il s'intéresse à la F1. Tout le monde ne peut pas assister à un Grand Prix, mais tout le monde va sur le bord de la route."

Le seul rôle dans lequel elles peuvent se projeter, c'est le rôle d'hôtesse

Raphaëlle Rémy-Leleu

"Si on donne toujours uniquement comme modèle aux petites filles et comme image des femmes dans la société de ne pas être actrices du sport, de ne pas se projeter dans l'idée qu'on peut devenir sportive professionnelle, le seul rôle dans lequel elles peuvent se projeter, c'est le rôle d'hôtesse", regrette Raphaëlle Rémy-Leleu. 

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"À l'époque [où Raphaëlle Rémy-Leleu était enfant], j'ai couvert le Tour de France avec Jani Longo, se souvient Christophe Pacaud. Les étapes partaient le matin très tôt, sur la même route ou presque que les coureurs. Cela s'est arrêté faute de sponsors. En termes d'organisation, c'est compliqué." Concernant les hôtesses, "elles adorent être au contact des champions, ce sont de vraies sportives, des championnes qui viennent remettre les bouquets par plaisir." Il rappelle aussi que le Tour de France se verdit, avec des voitures électriques, des poubelles de tri, etc. 

Christian Laborde rappelle que l'absence des championnes, en vélo comme en football lorsque les Lyonnaises ont gagné la Ligue des Champions, "c'est un problème d'image", car les compétitions existent. "Il faut que l'on donne à ces championnes la place qu'il leur revient, estime-t-il. Il faut qu'on les filme, qu'on les interviewe, qu'on les applaudisse." 

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