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Le croque-monsieur inventé par un restaurateur cannibale ? L’histoire derrière le canular
Durant treize ans, ce canular inscrit sur Wikipédia a piégé jusqu’à des professionnels réputés, avant d’être finalement dévoilé.
Un croque-monsieur (illustration).
Crédit : Pinterest / blogthatsamore.it
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Savez-vous d’où vient le nom de "croque-monsieur" ? Selon une légende apparue sur Wikipédia en 2012, la spécialité française aurait été inventée par un certain Michel Lunarca, un chef parisien du XXᵉ siècle… cannibale.
En manque de baguette fraiche, il aurait glissé "du monsieur" entre deux tranches de pain de mie, un aliment peu utilisé à l'époque, comme il l'affirmait à ceux qui l’interrogeaient sur sa recette. D’où, disait-on, le nom du sandwich toasté, rapporte Le Télégramme.
En réalité, tout cela n’était qu’un canular lancé par un internaute se cachant derrière le pseudonyme Titus Pullo. L’astuce était d’ailleurs en partie dévoilée dans le nom de ce prétendu chef : Lunarca etant l’anagramme de "canular".
Mais l’histoire, reprise d’abord sur quelques sites spécialisés, s’est rapidement répandue sur le web. Elle a même été relayée dans un ouvrage, puis citée par des professionnels réputés comme François-Régis Gaudry, Jamy Gourmaud (C’est pas sorcier) ou encore le chef Michel Sarran.
" Ça devient de l'histoire"
En 2022, Titus Pullo jubile : afin d’assurer la pérennité de son invention, il crée carrément une page Wikipédia dédiée au faux chef Lunarca.
C’est finalement le magazine Society qui a levé le voile sur l’affaire, en septembre dernier. Son créateur a expliqué qu’il avait voulu révéler la supercherie : "Sinon, ce n’est plus un canular, ça devient de l’histoire."
Le problème demeure cependant pour Wikipédia, dont les contributeurs s’évertuent depuis à effacer cette légende persistante de leurs pages.
Titus Pullo restera quant à lui dans l’histoire comme l’auteur d’un des canulars les plus marquants du web, entretenu pendant 13 ans. Selon les informations du quotidien breton, on sait aujourd’hui que derrière ce pseudonyme se cache un Finistérien, désormais quadragénaire, cadre dans une société internationale. Il tient néanmoins à préserver son anonymat.
