- 01m33s
2 min de lecture
Xi Jinping, le président chinois, et Emmanuel Macron, à la villa Kerylos à Beaulieu-sur-Mer, près de Nice, le 24 mars 2019.
Crédit : JEAN-PAUL PELISSIER / POOL / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Alors que Donald Trump devrait annoncer, ce lundi 13 mai, une nouvelle salve de taxes douanières sur les importations chinoises, le ton change aussi en Europe vis-à-vis de l’empire du milieu.
Il y a quelques semaines, la Commission européenne a publié un rapport qui rompait avec la naïveté habituelle de Bruxelles. La Chine y était qualifiée de "concurrent", et même de "rival systémique". Des qualificatifs qui, dans le langage diplomatique, s’apparentent à des insultes. Dans la foulée de Donald Trump, et deux ans après lui, les Européens sont en train de reconsidérer leur relation économique avec la Chine. C’est la première fois que l’Europe appréhende aussi clairement sa politique commerciale sous l’angle de la protection du continent, et de la réciprocité.
L'Europe reproche aux Chinois plusieurs choses. Ils subventionnent leurs exportateurs de façon considérable, dans l’acier notamment. Aussi, ils refusent l’accès des Européens à leurs marchés publics, alors que nous les laissons entrer. Par exemple, une entreprise chinoise a obtenu la concession pour gérer l’aéroport de Toulouse, alors qu’il serait impossible de faire l’opération inverse. Ils forcent également les entreprises occidentales qui investissent chez eux à faire des transferts de technologie, pour faire monter en gamme leurs propres producteurs. Enfin, ils piratent éhontément la propriété intellectuelle, en ne respectant ni les brevets des autres, ni les appellations d’origine contrôlée.
On a laissé faire à cause d'une forme d’idéalisme : la foi dans les bénéfices de l’ouverture totale des frontières, l’espoir de profiter du marché intérieur chinois. Tout cela a joué. Sans compter les divisions au sein même du camp européen. L’Allemagne, qui est de loin le plus gros exportateur là-bas, a longtemps refusé de montrer les dents, par crainte de compromettre ses ventes de voitures et de machines-outils.
La Chine nous vend pour 400 milliards quand l'Europe lui vend pour 200 milliards. Mais il y a des différences importantes selon les pays. Le commerce avec l’Allemagne n’est que légèrement déficitaire pour Berlin, alors qu'en France, le commerce chinois est le premier déficit.
Un événement a été déterminant pour l’Allemagne, c’est le rachat par des intérêts chinois de Kuka, le numéro 1 européen de la robotique. Depuis, l’Europe travaille à mettre en place un mécanisme de surveillance des investissements chinois pour protéger, au plan national, les secteurs jugés stratégiques.
La guerre lancée par Donald Trump a aussi joué. Elle a levé un certain nombre d’inhibitions, car le président américain a dit tout haut ce que bon nombre de dirigeants européens pensaient tout bas depuis un moment.
Alors que les relations entre Pékin et Washington se détériorent, les Chinois n'aiment pas ferrailler sur plusieurs fronts à la fois. Et évidemment, les exportations en Europe sont vitales pour la Chine. Du coup, lors du dernier sommet sino-européen, le mois dernier, le ton des Chinois s'est fait plus conciliant sur l'ouverture de leurs marchés. Comme toujours, la Chine ne respecte qu'un seul argument, celui du rapport de force.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte