JO Paris 2024 : l'eau de la Seine non conforme, faut-il s'inquiéter ?

À deux mois des Jeux de Paris, la Seine n'est toujours pas conforme aux normes sanitaires, selon les derniers prélèvements de l'ONG Surfrider, rendus publics dans la soirée du mardi 28 mai. Pas vraiment rassurant alors que plusieurs épreuves doivent s'y dérouler, mais ce n'est pas vraiment surprenant parce que 36 heures avant les analyses, il a plu. Et le niveau de la Seine en ce moment est haut, donc le fleuve charrie plus de polluants. 

Quand il pleut, les stations d'épuration peuvent déborder. Et justement, dans Paris, a été construit un immense bassin de décontamination vers la gare d'Austerlitz, inauguré il y a un mois. Mais, il n'est pas encore en fonctionnement. Il va l'être cette semaine, explique la mairie de Paris. 

Ce bassin doit permettre d'accueillir une partie des eaux, des égouts et de pluie, qui encore aujourd'hui sont rejetées dans la Seine. L'équivalent de 20 piscines olympiques, il fait 30 m de profondeur. Mais donc, lorsque ces analyses ont été faites, il ne fonctionnait pas. Cette station d'épuration traite les eaux de la Marne, principal affluent de la Seine, elle va nettoyer 700 litres par seconde. Donc, cette station fonctionne bien, mais en cas d'orage ou de forte pluie, pendant quelques jours, l'eau reste polluée quand même.

Un enjeu sportif important

La qualité de l'eau est un enjeu important pour la tenue des Jeux à Paris, plusieurs épreuves doivent se dérouler dans la Seine : les épreuves de triathlon les 30 et 31 juillet, les épreuves de nage en eau libre qui vont se terminer au pont Alexandre III sont prévues les 8 et 9 août. 

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Paris fait face, comme Tokyo et Rio avant, à cette problématique. À Tokyo en 2021, pendant les épreuves de répétition, l'épreuve paralympique de triathlon n'avait pas pu se tenir en raison de la qualité de l'eau qui était insuffisante. La baie de Rio était très fortement polluée aussi, il y avait eu une incertitude jusqu'au dernier moment sur la tenue des épreuves.

Les sportifs de ces disciplines, que ce soit le triathlon ou encore la natation en eau libre, sont confrontés à cela tout le temps. L'an passé, pendant les championnats du monde de triathlon qui avaient lieu à Sunderland au Royaume-Uni, 57 nageurs sont tombés malades. 

Il reste tout de même un plan de secours au cas où l'eau serait impraticable. Celui consiste à jouer sur le calendrier, sur le programme et donc d'avoir des jours de repli, des jours de réserve où on pourrait donc adapter un petit peu le programme. Le CIO n'envisage pas d'annulation et le plan C, ce serait en revanche d'annuler la partie natation du triathlon si par exemple l'eau n'est toujours pas de qualité suffisante. Il n'y aura toutefois pas de déplacement des épreuves, elles se dérouleront dans la Seine.

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