"J'y pense tous les jours" : ancienne esclave sexuelle de Raël, Lydia témoigne sur RTL

Lydia a passé 21 ans au sein de la communauté de Raël, un mouvement sectaire fondé en 1974. La jeune femme n’a que 4 ans quand sa mère, qu’elle désigne comme sa “génitrice”, intègre avec elle le mouvement raëlien. L'idéologie du mouvement devient alors la norme pour la petite fille qui grandi avec un décalage considérable avec les autres enfants de son âge.

Dès ses 13 ans, Lydia subit ce que la secte qualifie "d'éveil à la sexualité". Tout juste adolescente, Lydia subit alors des viols et des agressions sexuelles de la part d'un disciple de Raël, qu'elle ne perçoit pas comme tels à l’époque à cause de l’emprise de la communauté. Pour la jeune fille, accepter ces abus devient rapidement son seul moyen d'exister. "J'étais profondément seule et malheureuse" raconte la jeune femme dans Héros.

À 15 ans, jusque-là restée dans le silence, elle se confie à une de ses cousines qui prévient le reste de la famille. La police est également alertée. Une enquête et un procès ont lieu, au cours desquels Lydia témoigne, presqu'à contre cœur, de ce qu'elle a vécu au sein du mouvement raëlien. Mais Lydia n'est pas reconnue comme une victime, et ses agresseurs ne sont pas condamnés. "J'aurais aimé que l'État et la Justice fassent plus", ajoute-t-elle. 

Le retour au sein de la communauté

En tant que témoin dans ce procès, Lydia est considérée par la communauté comme une "paria". Suite à cette affaire, Lydia reste éloignée de la communauté de ses 15 à 18 ans, mais finit par y retourner au bout de trois ans seulement. Toujours sous emprise, elle reçoit un courrier du prophète Raël lui-même qui la rappelle au sein de la communauté et lui accorde son pardon. Lorsqu'elle réintègre le mouvement, sa place évolue car le gourou lui propose de devenir une "plume rose cordon doré", un grade haut placé, qu’elle gardera de ses 18 à ses 25 ans. La jeune femme précise que la "plume rose" rappelle son obligation à avoir des rapports intimes exclusifs avec Raël. Le "cordon doré" indique quant à lui que Lydia a le droit de faire partie de son quotidien et de le servir. 

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Lydia se sent comme une élue et devient une des favorites de Raël, avec qui elle partage désormais une intimité. Des rapports qui ont lieu au bon vouloir du gourou. "Ce n’était pas l'homme qui m'attirait, c'était ce qu'il représentait" ajoute Lydia. Le déclic pour s'en sortir survient lors de son dernier rapport sexuel avec son bourreau, au cours duquel celui-ci la violente avec brutalité. Ce soir-là, "il a été au bout de sa perversité", dit Lydia. Le lendemain, la jeune femme parvient à fuir la communauté grâce à une connaissance qu'elle supplie de venir la chercher. 

Mais l'enfer de Lydia ne s'arrête pas là car la reconstruction est un parcours douloureux, qui se poursuit encore aujourd'hui. Désormais âgée de 43 ans, Lydia a été internée à plusieurs reprises en hôpital psychiatrique et mise sous traitement. Il y a deux ans, avec beaucoup de résilience, elle a décidé de parler de ce qu’elle a vécu au sein de la communauté. Elle multiplie depuis les témoignages à la télévision et à la radio, et vient de sortir son livre J’étais son esclave, co-écrit avec l’auteure Elsa Levy.

>> Héros, une émission diffusée du lundi au jeudi de 20h à 21h, sur RTL. Faustine Bollaert vous propose de rencontrer des femmes et des hommes ordinaires qui ont des parcours de vie extraordinaires. Des témoignages authentiques, surprenants, parfois émouvants.

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