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4 min de lecture
Faustine Bollaert et Katia
Crédit : RTL
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À seulement 23 ans, Katia porte déjà le bagage d’une vie marquée par le chaos, la violence et la résilience. Née en Russie, cette jeune femme a connu la pauvreté, la faim et l'insécurité jusqu'à son abandon, à l’âge de quatre ans, sur le bord d'une route, par sa propre mère. Un souvenir douloureux qui la hante encore aujourd’hui.
Dès les premières années de sa vie en Russie, Katia se retrouve confrontée à la misère et à la violence, entre une mère dépassée par les événements, souvent victime elle-même, et un père absent et violent. "J’ai vu mes parents se faire tabasser, je ne sais pas pourquoi, par des inconnus", raconte-t-elle, évoquant également son quotidien difficile dans un squat, sans eau ni électricité. "Ce n'était même pas une maison, c'était vraiment des conditions de vie très compliquées, très délabrées. On vivait avec les rats. Il y avait aussi de la privation de nourriture".
Mais à l'âge de 4 ans, l'inconcevable se produit. Katia et son frère aîné sont abandonnés par leur mère sur le bord de la route. "Elle s'est baissée à notre hauteur et nous a dit qu'elle reviendrait, mais elle n'est jamais revenue". Quelles sont les raisons d'un tel acte ? Pour Katia, tout reste flou. "Un jour, mon père s'est fait arrêter par la police, je n'ai pas tous les souvenirs. On est resté seul avec ma mère pendant un petit temps et c'était trop pour elle, je pense (...) On a attendu longtemps au bord de la route et c'est mon frère de 5 ans et demi qui a compris qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Il a décidé de traverser la quatre voies pour aller chercher de l'aide. Il a pris beaucoup de risques. C'est lui mon héros".
Recueillis au bord de cette route, les deux enfants sont placés en foyer d'accueil, avant d'être redirigés vers un orphelinat. Mais l'enfer ne s'arrête pas là. Au sein de l'établissement, la discipline y est sévère et le manque d'empathie du personnel est criant. A cause de ses traumatismes, Katia se retrouve contrainte à des punitions physiques et à des repas forcés. "J'avais de gros problèmes d'alimentation (...) J'ai eu beaucoup de traumatismes, notamment avec des garçons plus grands que moi qui avaient des comportement déplacés".
Deux ans après l'abandon, la mère de Katia refait brièvement surface, dans l'orphelinat. "Elle revenait pour nous expliquer qu'elle ne nous reprendrait pas et que c'était la dernière fois qu'on se voyait". Un nouveau tournant pour la jeune fille, qui réalise alors qu'elle devra trouver son chemin seule. "Je l'ai vécu comme un déchirement", dit-elle. A 6 ans, Katia est finalement adoptée avec son frère par un couple de Français qui décide de les ramener dans l'hexagone. Un nouvel environnement, une vie stable et confortable, mais surtout, un contraste brutal avec sa vie passée. "On est passé d'une vie très difficile, avec aucune règle, à un cadre très structuré, des parents qui ont une très bonne éducation, qui savent vivre correctement en société (...) On a eu un rejet total (de ce cadre de vie, ndlr).
Malgré un bon début de scolarité, la relation avec ses parents adoptifs devient de plus en plus tendue, notamment à l'adolescence. Les conflits sur la religion, la politique, et les valeurs de la famille, la conduisent à s’éloigner. Katia part finalement en internat, où elle trouve un environnement accueillant et se découvre une nouvelle famille d’amis. Avec le temps et la distance, Katia a pu réfléchir et prendre du recul sur son adoption. Elle reconnaît aujourd’hui l’amour et le soutien que lui ont apportés ses parents adoptifs, même si leurs façons de faire ne répondaient pas toujours à ses besoins d’enfant traumatisée. "Ils m’ont offert une vie que je n’aurais jamais eue", admet-elle.
Aujourd'hui, Katia rêve de retourner en Russie. Elle aimerait retrouver la langue de son enfance, apprendre plus sur son histoire, sur sa famille biologique, et retrouver également un autre de ses petits frères, qu'elle n'a jamais vu. "J'ai mon grand frère qui a été adopté avec moi, Sacha. Mais j'ai eu un petit frère aussi adopté en cours de route. Il a été adopté nourrisson. Notre hypothèse, c'est qu'il a été adopté aux Etats-Unis. Nous, on a été placé en orphelinat, et quelques années après, il y a un petit frère qui a été conçu".
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