Un an après, les habitants de la Bérarde (Isère) restent toujours très marqués. Tous ont été relogés ailleurs car l'accès au village reste interdit, il est devenu fantôme. Au milieu des gravats, des pierres, on retrouve des maisons éventrées par la crue du torrent, avec des habitations toujours ensevelies en grande partie sous des rochers. La chapelle du village a disparu.
Pour Claude Terrasse, 75 ans, qui a vécu toute sa vie à la Bérarde, le village n'est plus qu'un tas de pierres : "C'est un tas de cailloux, c'est tout. Un champ de ruines, un champ de bataille. La maison, il reste un bout de toit qui dépasse, la maison est enterrée carrément. C'est un enterrement, comme le village de toute façon. Il n'y a plus de Bérarde, il n'y a plus de village. C'est ça qui est dur."
Il y a un an, Sandra, la responsable du camping, expliquait juste après la catastrophe : "On a vu notre village détruit et dévasté par un torrent en furie. On n'aurait jamais imaginé, c'était l'impensable pour nous de vivre ça un jour."
Nous n'avons strictement plus aucun échange avec l'ensemble des autorités
Porte-parole du collectif des habitants
Aujourd'hui, le collectif des habitants de la Bérarde estime être délaissé par les autorités, comme l'indique Laurent Soulier, leur porte-parole : "Nous n'avons strictement plus aucun échange avec l'ensemble des autorités. On ne nous répond pas. On est clairement dans du mépris, c'est ce que ressentent les habitants. Tout ça par manque de communication, manque d'échange, c'est l'incompréhension totale. Mais l'idée c'est aussi de porter la parole de celles et ceux qui ont tout perdu, leur habitation, leur outil de travail, de redonner un espoir à ces gens de pouvoir éventuellement reconstruire d'ici quelque temps."
L'État a lancé une étude pour déterminer s'il est possible de reconstruire une partie du village, mais comme un lac glaciaire menace toujours la Bérarde, la préfète de l'Isère Catherine Séguin prévient : "Je leur dis que le plus important, c'est la sécurité. Si demain, il y a un accident, ce seront les mêmes qui se tourneront vers nous et qui auront raison de le faire pour nous demander pourquoi nous n'avons pas pris de mesures de précaution pour leur protection. Mon objectif et mon obsession, c'est la sécurité : la sécurité des personnes, la sécurité des biens."
Dans la vallée du Vénéon, zone très touristique, l'été s'annonce encore une fois compliqué. Une partie de la route est toujours interdite aux voitures. Des navettes vont être mises en place pour les touristes, les randonneurs et les alpinistes. Mais en montagne, la fréquentation s'annonce en chute libre. Mathilde, gardienne du refuge du Carrelet, n'a enregistré pour l'instant que deux réservations : "C'est catastrophique. Du coup, cette année, on va ouvrir le refuge du Carrelet du 12 juillet au 17 août. C'est un mois sur trois et demi d'une saison ordinaire."
Signe d'espoir, Didier et Marie, un couple de Belges qui a échappé à la mort il y a un an lors de la crue, est revenu cette semaine dans la vallée du Vénéon en signe de solidarité. "On est très heureux d'être là parce qu'on a vraiment vécu une grande solidarité lors de cette fameuse nuit infernale", explique Marie.
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