INVITÉE RTL - "On attend des hommes qu’ils se désolidarisent des agresseurs", réagit Isild Le Besco

Adolescente, cette actrice a vécu des années sous l'emprise du réalisateur Benoît Jacquot, cinéaste déjà accusé de viol par Judith Godrèche. Elle se raconte dans le livre "Dire Vrai" aux éditions Denoël.

L'actrice Isild Le Besco (photo d'illustration).

Crédit : LOIC VENANCE / AFP

LIVRE - Isild Le Besco se raconte dans "Dire vrai"

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Isild Le Besco publie un livre intitulé Dire vrai, aux éditions Denoël. L'actrice revient sur sa vie, la violence des hommes, une vie qui croise celle de noms du cinéma français, Luc Besson, Emmanuelle Bercot... Mais aussi celle de Jacques Doillon et Benoit Jacquot, ces réalisateurs au cœur de l'actualité, accusés de viol il y a quelques semaines par Judith Godrèche.

"Moi, je n'ai pas envie d'être victime et je pense que toutes les femmes n'ont pas envie de l'être", explique Isild Le Besco. "Pourtant, je crois que pour ne plus l'être, il faut à un moment donné écouter cette émotion. Et surtout, je crois que si je ne l'admettais pas, cela allait toujours revenir à moi."

Dans ce livre, les mots de l'actrice font écho à ceux de Judith Godrèche en février dernier. Isild Le Besco raconte le piège qui s'est refermé sur elle à l'âge de 16 ans lorsqu'elle rencontre Benoît Jacquot, 52 ans à l'époque, pour des essais sur le film Sade. Elle se souvient d'une relation sur plusieurs années et d'une emprise morale, physique et sexuelle.

"On devient souvent objet pour un homme"

"J'utilise mon histoire pour parler du fait que l'on devient souvent objet pour un homme, qui veut des femmes sous son contrôle. Il y en a beaucoup", livre la comédienne, qui témoigne des violences commises par Benoît Jacquot. "Dès que j'avais envie de faire ma vie et de m'écouter. Ça aussi, c'est très commun : beaucoup d'hommes ont en contrôle une femme et dès qu'elle dévie des volontés, ça clash."

Aujourd'hui pourtant, Isild Le Besco ne veut pas se lancer dans des poursuites judiciaires, critiquant le système judiciaire qui n'écoute pas la parole des femmes et ne condamne pas assez lourdement les agresseurs. Un témoignage qui intervient au même moment qu'une tribune parue dans le magazine Elle, le mardi 30 avril, où une centaine d'hommes, dont des figures du cinéma français, apportent leur soutien au mouvement #MeToo.

"On attend des hommes qu’ils se désolidarisent des agresseurs", martèle l'actrice. "Il faut se désolidariser de ces systèmes et évidemment que vous n'êtes pas tous comme ça. Par contre, vous ne vous désolidarisez pas des hommes ! Alors que ces hommes-là ont des comportements machistes, affreux, horribles... et on a besoin de vous."

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