La 28ᵉ conférence de l'ONU ne terminera pas à l'heure qu'avait fixée son président émirati, Sultan Al Jaber. Le 6 décembre dernier, il avait annoncé vouloir clore la conférence au plus tard le 12 décembre, à 11 heures. Pourtant, ce mardi en début d'après-midi, l'accord final de cette 28ᵉ conférence pour le climat des Nations unies se faisait toujours attendre.
Ce qui bloque, c'est le sujet central de cette COP 28, le projet d'accord sur les énergies fossiles. Concrètement, en l'état, le projet d'accord n'emploie pas le mot de "sortie" des énergies fossiles, mais plutôt une "réduction" de la consommation et de la production. "Les discussions à l'heure actuelle portent sur le signal que les pays veulent envoyer quant à la fin de l'ère des énergies fossiles", résume sur RTL Romain Ioualalen, responsable des politiques internationales de l'organisation non gouvernementale Oil Change International.
"On s'attendait évidemment à une conversation difficile", concède-t-il alors que les critiques avaient fusé avant l'ouverture de la conférence qui se tient à Dubaï. Et pour cause, selon le responsable de l'ONG, la COP 28 organisée aux Émirats arabes unis pointe les "intérêts très divergents" des pays présents à la conférence. "Un pays comme l'Arabie saoudite, dont l'énergie dépend entièrement de l'énergie fossile et dont l'économie dépend aussi de l'énergie fossile, n'a pas les mêmes intérêts qu'un pays insulaire du Pacifique", explique-t-il. Pour ce dernier, c'est parfois son existence-même qui est menacé par le réchauffement climatique et la montée des eaux.
"Ce que l'on a vu [lundi], c'est un texte provisoire qui a été proposé par la présidence et qui était censé refléter les positions des différents pays", poursuit Romain Ioualalen. Peu après sa publication, ce projet avait déclenché une levée de bouclier. L'Union européenne avait jugé le texte "insuffisant", les États-Unis avaient appelé à "substantiellement" le renforcer et les petites îles rongées par la montée des océans avaient demandé son rejet pur et simple.
Sur la question d'une "sortie" des énergies fossiles, le membre d'Oil Change International assure y "croire encore". Il dit aussi "comprendre" le "scepticisme" d'une partie des observateurs, mais appuie sur des motifs d'espérance. "Il faut quand même ne pas oublier que ce ne sont les Émirats arabes unis qui vont décider du texte, ce sont les pays. On a vu, tout au long de cette COP, plus de 130 pays qui disent clairement vouloir un accord sur la sortie des énergies fossiles", détaille-t-il. "Il y a une dynamique que l'on a jamais vu lors d'un COP", lance le responsable des politiques internationales d'Oil Change International. "Il me semble qu'il y a une vraie possibilité d'avoir (...) un signal très clair pour une transition vers les énergies renouvelables".
Romain Ioualalen, sur RTL, reste très critique d'un accord où figureraient seulement les termes de "réduction" et/ou de "diminution". "Le problème (...), c'est est-ce que l'on parle d'une réduction de 10%, de 20%, de 30% ? Le projet de texte ne chiffrait pas cette réduction", critique-t-il. Et d'ajouter que pour respecter l'accord de Paris et limiter le réchauffement climatique à 1,5°C depuis le début de l'ère industrielle, "il faut une sortie quasi complète des énergies fossiles d'ici à 2050".
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