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COP28 : pourquoi la France est en colère contre les pays exportateurs de pétrole

Le pays exportateurs de pétrole (Opep) refusent tout accord ciblant les énergies fossiles, lors de la COP28. Mais de nombreux pays se sont indignés et appellent à un texte ambitieux. "La position de l'OPEP met en péril les pays les plus vulnérables et les populations les plus pauvres qui sont les premières victimes de cette situation", a estimé la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.

La COP28 se tient à Dubaï jusqu'au 12 décembre

Crédit : Jewel SAMAD / AFP

Julien Ricotta & AFP

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La COP28, la grande conférence des Nations unies sur les changements climatiques, entre dans sa dernière ligne droite. Les négociations autour d'un accord ont cependant connu une brusque montée en tension, vendredi 8 et samedi 9 décembre à Dubaï, aux Émirats arabes unis. La sortie des énergies fossiles, que de nombreux États souhaitent inclure dans le texte final qui sera présenté mardi, est au cœur des discussions. Les pays exportateurs de pétrole (Opep), par la voix de leur secrétaire général, ont cependant appelé dans un courrier leur membres à refuser tout accord qui ciblerait les énergies fossiles (pétrole, gaz...). 

Ces déclarations ont déclenché l'ire de plusieurs pays, dont la France et l'Espagne, qui militent pour inclure la sortie des énergies fossiles dans le texte final de la COP28. RTL vous explique l'enjeu majeur de ces derniers jours de négociations à Dubaï.

Ce que disent les pays pétroliers

La lettre de l'Opep, consultée par l'AFP, est datée de mercredi et a été authentifiée par l'un des pays destinataires. Le secrétaire général des pays exportateurs de pétrole, Haitham al-Ghais, y "presse" ses 23 États membres ou associés de "rejeter" tout accord qui ciblerait les énergies fossiles. "Bien que les pays membres" et leurs associés "prennent au sérieux le changement climatique (...), il serait inacceptable que des campagnes aux motivations politiques mettent en danger la prospérité et l'avenir de nos peuples", explique le courrier. 

La lettre est adressée aux 13 membres de l'Opep, dont l'Irak, l'Iran et l'Arabie saoudite, en première ligne pour s'opposer à la sortie des énergies fossiles et accusée "d'obstruction" à la COP28. Le courrier est aussi envoyé aux dix pays associés, comme le Mexique, l'Azerbaïdjan, la Russie ou la Malaisie, tous présents à Dubaï. Les Émirats arabes unis, qui accueillent la COP cette année, en sont aussi destinataires. 

De nombreux pays indignés

À l'inverse, de nombreux pays veulent acter la sortie des énergies fossiles dans le futur accord. Plusieurs d'entre eux ont ainsi fait part de leur colère suite aux déclarations de l'Opep. "Je suis stupéfaite de ces déclarations de l'Opep. Et je suis en colère", a déclaré la France par la voix de la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, samedi depuis Dubaï. "La position de l'OPEP met en péril les pays les plus vulnérables et les populations les plus pauvres qui sont les premières victimes de cette situation", a-t-elle ajouté. La ministre espagnole de la Transition écologique Teresa Ribera a pointé du doigt "une chose assez répugnante", devant des journalistes. 

Tina Stege, émissaire pour le climat des îles Marshall, un archipel du Pacifique menacé par la montée des eaux, est aussi monté au créneau. "Rien ne met plus en danger la prospérité et l'avenir des habitants de la Terre, y compris les citoyens des pays de l'Opep, que les énergies fossiles", a-t-elle jugé. 

Les scénarios possible pour sortir de la crise

Les positions antagonistes des deux camps seront donc l'objet d'intenses négociations d'ici mardi. Le dernier projet d'accord, rendu public vendredi dans l'après-midi, est passé en une semaine de 108 à 206 articles, dans le but de terminer la COP à l'heure. Ce document propose ainsi une, deux, trois options ou plus sur de nombreux articles. Sur les énergies fossiles, ce sont même cinq options désormais proposées : celle de n'avoir "aucun texte", c'est-à-dire rien du tout sur le sujet, ou encore "une sortie des énergies fossiles alignée sur les meilleures connaissances scientifiques disponibles". 

Deux autres formulations de sortie des énergies fossiles mettent l'accent sur le captage des émissions, un chiffon rouge agité par de nombreux pays dont ceux de l'Union européenne. Mais un cinquième scénario est sur la table, dans le passage qui appelle à un triplement de la capacité des énergies renouvelables dans le monde d'ici à 2030. L'option est la suivante : d'accord pour remplacer les énergies fossiles, mais seulement au fur et à mesure que les renouvelables montent en gamme.

Le président émirati de la COP28 et patron de la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis, Sultan Al Jaber, n'a lui pas promis que charbon, gaz et pétrole figureraient dans le texte final. Mais il a répété vendredi, comme il le fait depuis six mois, que la réduction de la place faite aux énergies fossiles était "inévitable".

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