COP28 : Jean-Marc Jancovici explique pourquoi Emmanuel Macron a raison d'attirer l'attention sur le charbon
L'expert énergie-climat Jean-Marc Jancovici explique pourquoi ce serait une bonne chose que les pays du G7 renoncent au charbon d'ici 2030.
À Dubaï, la COP28 réunit les grands et les petits pays qui tentent de s'entendre pour le bien de notre planète. Emmanuel Macron a appelé les pays du G7 à donner l'exemple en renonçant au charbon complètement avant 2030. Emmanuel Macron a raison d'attirer l'attention sur le charbon, bien que la COP se passe dans un pays qui est renommé pour sa production de pétrole. Le charbon, c'est plus d'un quart des émissions planétaires de gaz à effet de serre : 27%. C'est un peu plus que le pétrole.
80% du charbon est consommé en Asie, qu'on a retrouver dans les casseroles, les frigos, les voitures et tous ces objets que nous achetons en Chine. En France, on n'en avait plus au moment des chocs pétroliers. Et donc quand le prix du pétrole est monté très haut, on a cessé de faire de l'électricité au pétrole et on n'a pas basculé sur le charbon mais sur le nucléaire. Mais il y a beaucoup de pays dans le monde qui ont développé leur électricité avec du charbon, parce que c'est assez simple, cela permet de faire des grandes quantités de vapeur et des grandes quantités d'électricité. Le charbon reste quelque chose de très important dans beaucoup de pays du G7. Aux États Unis, c'est 20% d'électricité, 30% en Allemagne et au Japon. Donc Emmanuel Macron a tout à fait raison sur le plan climatique et sur le plan de la répartition de l'effort.
Avant 2030, l'objectif est tout à fait réalisable si on décide tout simplement de fermer les centrales à charbon sans produire de l'électricité autrement. Il y a une partie de cette baisse qui peut être encaissée par les renouvelables mais comme le solaire et l'éolien ne sont pas pilotables, ça ne permet pas totalement de se débarrasser des centrales pilotables comme les centrales à charbon. Faire la totalité du chemin suppose de remplacer le charbon par une autre énergie pilotable comme du nucléaire mais c'est long à construire, de l'hydroélectricité, mais il faut avoir des endroits où mettre des barrages, ou du gaz mais cela reste une énergie fossile. Donc oui on peut sortir du charbon, Emmanuel Macron propose que l'effort soit fait par les autres, ce qui est de bonne guerre, mais il faut qu'ils soient d'accord.
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