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Cette photographie montre un Canadair CL-415 en vol, appartenant aux services de la Sécurité civile française, lors d'un incendie de forêt à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, dans le sud de la France, le 7 août 2025.
Crédit : Idriss Bigou-Gilles / AFP
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Les Canadair, ces avions rouge et jaune, sont une présence familière dans le ciel estival français. Ils sont devenus essentiels pour maîtriser les incendies qui se déclarent. Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, a répondu à l'appel de l'Espagne, qui fait face à de violents incendies. Il a annoncé l'envoi de deux Canadairs ainsi qu'un avion de coordination pour une mission de deux jours.
Le changement climatique rend de plus en plus fréquent les feux de forêts et donc l'utilisation de ces bombardiers d'eau amphibie. Mais la France en est-elle assez équipée ?
Un rapport du mois de juillet 2025, rédigé par la députée PS de Lozère Sophie Pantel et le député LFI de Haute-Vienne Damien Maudet, se montre plutôt alarmiste : "Les moyens aériens de la sécurité civile font aujourd'hui face à une crise majeure".
Le rapport souligne la situation préoccupante des Canadair, dont la moyenne d'âge est de 30 ans. "Leur exploitation intensive, notamment en mer, nécessite un important travail de maintien en condition opérationnelle." Leur corrosion est accélérée par l'eau salée, car ces appareils ont été initialement conçus pour écoper en eau douce.
Actuellement, la France dispose de 12 Canadair CL-415, capables de voler à une vitesse maximale de 359 kilomètres par heure. Leur autonomie moyenne est d'environ trois heures d'intervention. Ces appareils se distinguent par leur capacité à aspirer 5.447 litres d'eau en seulement 12 secondes et à les larguer à basse altitude. Leur principal atout réside dans leur capacité à écoper sur des plans d'eau sans avoir besoin de se poser au sol.
Cependant, les Canadair ne sont pas les seuls moyens de lutte disponibles tricolores. La France possède trois Beechcraft King Air 200, des avions de reconnaissance et de coordination des opérations. Le pays peut également compter sur huit Dash 8 Q400, des avions pouvant embarquer jusqu'à soixante passagers. Grâce à l'ajout d'un réservoir, ces appareils peuvent larguer jusqu'à 10 tonnes d'eau ou de produit retardant. Toutefois, ils doivent se recharger au sol, ce qui limite leur emploi. Près de 37 hélicoptères complètent la flotte.
La stratégie du gouvernement concernant le renouvellement des Canadair a évolué. Lors d'un discours en octobre 2022 sur la lutte contre les feux de forêt, le président de la République avait annoncé le remplacement des douze CL-415 et l'achat de quatre appareils supplémentaires d'ici 2027, soit à la fin de son mandat.
Cependant, les objectifs ont changé comme l'explique le rapport. Désormais, le plan prévoit l'acquisition de quatre nouveaux appareils pour porter la flotte totale à seize d'ici 2033, avec le remplacement des CL-415 à une date encore indéterminée.
Sur les quatre avions amphibie, les deux premiers devraient être livrés en 2028 au plus tôt. Il a été nécessaire de relancer la chaîne de production. Quant aux deux autres, ils n'ont pas encore été commandés. Un décret de février 2024 a annulé près de 53 millions d'euros du programme 161, "pourtant destinés à l’acquisition des deux appareils supplémentaires".
De plus, le retard pourrait s'aggraver. Le rapport exprime des inquiétudes quant à la possibilité que le constructeur canadien privilégie les États-Unis "au détriment de l'Europe, dans un contexte de tensions géopolitiques commerciales."
Le rapport souligne également que "certains acteurs auditionnés ont exprimé leurs préoccupations face aux rumeurs persistantes d'un éventuel 'Patriot Act' canadien, qui pourrait retenir sur le territoire canadien les premiers appareils produits."
Ainsi, le gouvernement s'est penché sur un projet de bombardier d'eau amphibie d'une société française, dans l'optique d'assurer la "souveraineté" du pays.
Le projet "Fregate-F100" de l'entreprise Hynaero s'installera à Istres, dans le sud de la France. Il vise à rivaliser avec les Canadair en offrant une capacité de largage supérieure de 10 tonnes et une vitesse de 250 nœuds, permettant ainsi de couvrir de plus vastes surfaces. Le Frégate 100 serait capable d'écoper sur des distances comparables à celles des Canadairs.
Concernant le calendrier, la construction de l'usine devrait commencer au début de 2026. La production pourrait atteindre une dizaine d'appareils par an après la livraison du premier avion, prévue entre la fin 2031 et le début 2032.
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