"Il y a des endroits où j'évite d'aller parce que je sais que ça peut être compliqué" : Joyca, youtubeur aux 6 millions d'abonnés dévoile les coulisses de son métier

Il a commencé à se filmer dans son garage grenoblois, aujourd'hui, il est à la tête d'un vrai empire. Joyca, de son vrai nom Jordan Rondelli, fédère sur YouTube une communauté de plus de 6 millions d'abonnés. Au micro de Faustine Bollaert, il dévoile les coulisses de son métier fait de créativité, de business, mais aussi de d'inconvénients et de risques.

Encore maintenant, Joyca peine à définir son métier, tant celui-ci est multiforme. "Vidéaste, créateur contenu. On est des gens qui vont essayer de créer des formats avec des mécaniques, des systèmes". Différent de l'influenceur dit-il, qui est "quelqu'un qui ne propose pas de contenu, qui va simplement enchaîner les placements de produits avec des marques sans faire de création autour".

S'il a du mal à définir les contours flous de son activité de "créateur de contenu", celle-ci lui amène des revenus, eux, très concrets. Souvent comparé à la télévision, YouTube n'a rien à lui envier, au moins en termes de chiffre. Chez les gros créateurs, l'argent investi dans une vidéo dépasse vite les milliers d'euros, et la fourchette est large: "entre 1.000 et 130.000, 200.000 €", chiffre Joyca. C'est aussi chronophage : "Pour des productions très simples, cela va prendre deux semaines. Des productions un petit peu plus complexes, ça peut prendre jusqu'à trois mois". Un investissement certes couteux, mais bien souvent rentable. La dernière vidéo du youtubeur "Trouve le gâteau", sortie il y a trois jours dépasse déjà les 3 millions de vues. Convertie en argent, celle-ci devrait lui rapporter plusieurs dizaines de milliers d'euros. 

Le modèle économique 

Mais comment peut-on atteindre de tels montants ? Grâce à YouTube et toutes les plateformes de création de contenus, devenus le nouvel eldorado des entreprises voulant promouvoir leur marque. Pour les créateurs, cela se traduit par un système de rémunération double, nous dit Joyca : "Les pubs que vous voyez sur YouTube quand vous regardez une vidéo. Ça, c'est le premier levier. Le deuxième levier, ce sont les partenariats avec des marques. Sur certains concepts, on peut avoir ce qu'on appelle une intégration sponsorisée ou une vidéo dédiée à une marque. Dans cette vidéo-là, on va essayer de penser le concept autour de la marque", explique-t-il. 

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Si, sur le papier, le métier de youtubeur peut faire rêver la jeune génération, il n'est évidemment pas exempt de difficultés, d'handicaps voire de risque. La notoriété du Grenoblois a par exemple réduit sa liberté géographique. "Il y a des endroits où j'évite d'aller parce que je sais que ça peut être compliqué. Surtout si je suis entouré de personnes qui ne sont pas du tout du milieu. Je ne veux pas les mettre sur le côté, les délaisser parce qu'il y a des gens qui vont dire 'Est-ce qu'on peut faire une photo ?'".

S'ajoute à cela un statut extrêmement précaire : pour Joyca, tout peut s'arrêter du jour au lendemain. Celui-ci dépend entièrement des grandes entreprises derrière les plateformes de création de contenus, sur lesquelles il n'a évidemment aucun pouvoir. Si demain celles-ci font faillites et ferment brusquement, elles entraîneront dans leur chute le Grenoblois. "C'est quelque chose qui pouvait m'empêcher de dormir, un peu moins maintenant, parce que je relativise beaucoup", retrace-t-il. Et si sa crainte devenait réalité ? Il a de quoi rebondir : "je bosserais avec les animaux, c'est sûr. Si je liquide la société, je prends un super parc, avec des animaux, et je mets des bungalows".

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