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Le gouvernement a dévoilé jeudi 9 janvier, son avant-projet de loi. (Ilustration)
Crédit : JOEL SAGET / AFP
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Le gouvernement a dévoilé, vendredi 10 janvier, son avant-projet de loi de réforme des retraites. Le texte a été transmis aux syndicats, qui débattent ce jour avec les équipes gouvernementales. Un texte conforme à ce qu'annonçait le gouvernement jusqu'alors. Faut-il donc y voir une défaite des organisations syndicales, alors que la mobilisation de la veille, jeudi, n'a visiblement pas forcé l'exécutif à un important compromis ?
"Je ne crois pas du tout que la mobilisation soit en train de s'étioler", commence la journaliste politique Aude Rossigneux. "Il y avait moins de manifestants hier, mais on est au bout de 37 jours de grève et je vous rappelle que la CFDT, le premier syndicat de France, n'appelait pas, hier, à manifester", poursuit-elle.
La journaliste avance aussi qu'"au bout de 37 jours de grève, et donc de 37 jours sans salaire, on n'a aucune raison de s'arrêter lorsqu'on n’a rien obtenu. Parce que c'est long, 37 jours de grève". D'autre part, "l'opinion est avec le mouvement", tient à souligner Aude Rossigneux.
Guillaume Roquette, lui, analyse que "la bataille des régimes spéciaux se joue sur deux fronts. Selon qu'on regarde l'un ou l'autre front, la situation n'est pas du tout la même et les adversaires du gouvernement non plus." Pour ce qui est du "changement de régime", le journaliste perçoit un "blocage caractérisé". "Et la CGT, Force ouvrière, Sud-Rail, demandent le retrait de cette réforme des retraites. Et, pour l'instant, le gouvernement ne le veut pas. Et je pense qu'il continuera à ne pas le vouloir", analyse aussi Guillaume Roquette.
Ce dernier identifie aussi, dans le même temps, "le problème du financement, avec cette histoire d'âge-pivot". "Pour le coup, il est en train de se passer quelque chose. Dans le projet de loi qui a été présenté par le gouvernement, on parle toujours de cet âge-pivot (...), mais, en même temps, le gouvernement reçoit les syndicats. S'il n'y avait plus rien à changer dans le texte, il ne les recevrait pas."
Le directeur de la rédaction du Figaro Magazine va d'ailleurs plus loin : pour lui, "le gouvernement n'a pas encore cédé là-dessus, mais il est en train d'en prendre le chemin". A contrario de son collègue, Aude Rossigneux voit dans les débats actuels entre l'exécutif et les partenaires sociaux "une fausse discussion. Parce que le texte est écrit et qu'on dit aux gens 'on veut bien discuter, mais tout est déjà écrit et on ne veut pas discuter des sujets qui fâchent'". "Ce n'est pas exactement ce que j'appelle un dialogue social", enchaîne la journaliste.
"On est train de déplacer la nature du débat", juge Guillaume Roquette. Et d'ajouter : "Avant, on disait 'l'important, c'est l'âge-pivot, parce que pour financer le régime, il faudra travailler plus longtemps'. Maintenant, le gouvernement dit que l'important c'est de financer le régime et qu'il y a peut-être d'autres moyens que de repousser l'âge de la retraite à 64 ans". Mais pour le journaliste, les syndicats envisagent l'augmentation des charges, de piquer dans les réserves ou de faire "payer les riches" en mettant "une surcotisation sur les hauts revenus".
"C'est peut-être ça qui est en train d'arriver, sinon le gouvernement n'arriverait pas à maintenir chez les syndicats réformistes, cette espèce d'optimisme qui apparaît comme contradictoire avec le texte." Or, poursuit Guillaume Roquette, "de source gouvernementale, on vous explique bien que, jusqu'au dernier moment, on peut modifier ce texte". "En gros, le projet de loi est devenu la base des négociations, ce qui est assez nouveau dans l'histoire de la Ve République".
Avant les trois prochaines journées de mobilisation déjà annoncées, Aude Rossigneux ne voit "pas du tout" faiblir le mouvement social. "Je pense, qu'en plus, le gouvernement joue le pourrissement en laissant traîner, et que ça ne peut que renforcer les gens dans leur conviction d'aller jusqu'au bout". Si Guillaume Roquette partage l'idée d'un "pourrissement" entretenu par l'exécutif, estimant que ce dernier "ne retirera pas son projet", le journaliste "observe qu'hier, il y avait dans la rue deux fois moins de manifestants que le 5 décembre, 50% moins que le 17 décembre. J'imagine, même s'il existe des cagnottes, qu'à un moment, les cheminots et les salariés de la RATP vont se dire 'on n'obtient pas satisfaction, donc on se remet à travailler'".
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