À quelques heures de la grève qui va priver de train environ 100.000 voyageurs ce week-end, la direction de la SNCF reçoit, jeudi 22 décembre, les organisations syndicales. Celles-ci ne sont pas à l'origine du mouvement, c'est un collectif indépendant de contrôleurs qui est en grève.
"On ne peut que se féliciter pour l'action de l'entreprise qui veut négocier", souligne Bruno, l'un des chefs de bord ayant pris part à cette mobilisation qui se réjouit que la rencontre prévue vendredi ait été avancée à jeudi soir. Toutefois, seules les organisations syndicales sont aujourd'hui autour de la table, confirme le gréviste, qui déplore l'absence des membres de son collectif. Et d'espérer que les participants aux échanges portent les revendications des chefs de bord.
"C'est une crainte de notre part", tient à préciser Bruno, qui indique que ses collègues craignent de se "faire confisquer [leur] voix" par les syndicats. Il souhaite avant tout que les revendications du collectif ne soient pas "dévoyées" au profit de celles de la direction et des revendications syndicales.
Ce ne sont pas des primes, c'est un salaire que l'on veut, quelque chose qui nous permette de sécuriser notre pouvoir d'achat.
Bruno, chef de bord du collectif en grève
Néanmoins, malgré les propositions de la direction : une prime annuelle de 2.200 euros bruts, ainsi qu'une revalorisation des indemnités de nuits et jours fériés, Bruno et ses collègues maintiennent leur position. "La problématique c'est justement ces primes aujourd'hui", explique le chef de bord, ajoutant que le pouvoir d'achat des cheminots est "essentiellement basé sur un tiers de primes", correspondant aux difficultés propres aux métiers du rail comme les horaires de nuit, la pénibilité, ou encore horaires décalés et le travail le dimanche et les fêtes.
"Ce qu'on veut, c'est qu'on reconnaisse la spécificité de notre métier. Ce ne sont pas des primes, c'est un salaire que l'on veut, quelque chose qui nous permette de sécuriser notre pouvoir d'achat", fait encore valoir Bruno. Le cheminot souhaite également "une nouvelle classification" de son métier, c'est-à-dire "avoir un salaire à la hauteur des maîtrises", qui reconnaisse "les compétences et les responsabilité" des employés de la SNCF, confrontés à une tension accrue depuis plusieurs mois.
Le gréviste rappelle que les contrôleurs ont dû "absorber l'ensemble des missions des chefs de quai", ainsi que "toutes les suppressions d'emplois" qui ont eu lieu dans la profession. Une lourde charge que les contrôleurs ne peuvent plus assumer, estime Bruno. Ce dernier tient aussi à corriger les propos d'Olivier Véran, qui faisait état ce jeudi matin d'une "centaine" de grévistes, alors que "80 % des chefs de bord sont en grève", soit "10.000" personnes, rappelle-t-il.
Et de conclure, en soulignant que pour les grévistes, "les responsables aujourd'hui, ce sont ceux qui animent le dialogue social en France. C'est l'entreprise et l'État". Les discussions se poursuivent.
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