Un pays presque à l'arrêt. C'est l'objectif clairement affiché que souhaitent atteindre les syndicats pour contester la réforme des retraites jeudi 5 décembre. Si plusieurs grèves ont déjà eu lieu ces derniers mois, cette fois-ci, il est prévu une véritable convergence entre de nombreux secteurs d'activité.
Ce jour du 5 décembre était initialement la date choisie par une intersyndicale de salariés de la RATP. Le blocage des transports franciliens le 13 septembre dernier était réussi. C'est ainsi que trois autres syndicats de la régie se sont joints pour une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
Les syndicats des salariés de la RATP étant initiateurs de la date, le mouvement s'est naturellement élargi aux transports ferroviaires. Ainsi, les syndicats de la SNCF, dont la CGT, Unsa, SUD-Rail et la CFDT Cheminots, ont également appelé à faire grève. Sur certaines lignes, il est désormais impossible de réserver des billets du 5 au 8 décembre.
Le transports ferroviaires ne seront pas les seuls impactés par la grève dans le domaine des transports. La CGT, FO et Solidaires ont également demandé aux salariés des transports urbains et routier, de voyageurs, de marchandises et de fonds, à faire grève pour une période illimitée. Parmi eux, les ambulanciers, les déménageurs ou encore les taxis.
Et le transport aérien devrait être affecté, puisque onze syndicats d’Air France ont demandé au personnel de cesser leur activité. L'aviation civile devrait également suivre le mouvement à la demande de l'Usac-CGT sur la période du 5, 6 et 7 décembre.
Le SNE, le Snuipp, le Snes-FSU, l’Unsa, le SNPTES, La Ferc-CGT, ou encore SNCS ont également poussé le secteur de l'enseignement à la grève. Plus de 900.000 enseignants des premiers, seconds degrés et du supérieur sont susceptibles de répondre à l'appel, soit 60% des enseignants. Entre 10% et 20% d'écoles ont déjà annoncé leur fermeture.
Dans les établissements, les personnels non enseignants risques également de manquer. Le personnel de cantine et chargé d'accueillir les élèves feront grève à l'appel d'Atsem. Les transports risquent aussi d'être absents. Se joignent à eux les lycéens et étudiants, appelés à contester par la Fidl, l'UNL, le MNL, l'Unef principalement.
Les salariés d'EDF comptent participer pour défendre leur régime spécial. Le personnel craint une baisse significative du montant de leurs pensions. Leur moyen d'action : coupures de courant essentiellement dans les bâtiments publics d'État, comme les préfectures, mais pas les lieux de santé. La CGT, FO et l'alliance CFE-CGC-Unsa appellent à des baisses de production d'électricité.
Dans le secteur des carburants, "il y a des appels à la grève dans les sept raffineries françaises", précise la CGT Chimie. L'arrêt de production n'est pas exclu, mais pas de risque de pénurie à la pompe pour le moment.
Si cela fait des mois que les urgences sont en grève, la CGT appelle le personnel à la converger auprès des autres secteurs. En revanche, la date ne convient pas à tous, étant donné que deux journées de mobilisation sont déjà prévues : le 30 novembre et 10 décembre.
Du côté de la justice, ce sont les avocats qui monteront au créneau jeudi 5 décembre. Le Conseil national des barreaux a voté une journée "justice morte" afin de défendre leur régime autonome. Le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France appellent à dénoncer des mesures qui ne font que dégrader le service public de la justice.
Les policiers se joindront au mouvement à l'appel d'Alliance police. En revanche, les fonctionnaires ne contesteront que par le biais d'actions symboliques. Le syndicat a proposé de fermer les services de police entre 10h et 15h, refus de rédiger des PV, contrôles renforcés dans les aéroports et aux péages autoroutiers notamment. Il n'est pas prévu qu'ils rejoignent les cortèges des manifestants.
C'est le SNSPP-PATS qui a envoyé un communiqué chez les pompiers. Les soldats du feu sont inquiets aux sujets des bonifications octroyées aux sapeurs-pompiers et d'une possible baisse de leur pension.
Dans le secteur de l'automobile, la CGT Renault, comme pour les transports, a pour objectif de poursuivre également le mouvement au-delà du 5 décembre. La CGT et PSA appellent à la mobilisation à la fois contre la réforme des retraites, et "contre le projet d'un 3e accord de compétitivité" chez le constructeur a déclaré la CGT.
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