REPORTAGE - Grève contre la réforme des retraites : ces éboueurs qui ne se mobiliseront plus

Bien qu'ils s'estiment parmi les plus impactés par la réforme du gouvernement, nombres d'éboueurs parisiens se montrent critiques vis-à-vis d'un nouveau mouvement social dans leurs rangs. En tout cas, un nouveau préavis a été déposé par les syndicats pour le 13 avril.

Une grève d'éboueurs en France (illustration).

Crédit : PHILIPPE DESMAZES / AFP

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Un nouveau préavis de grève à partir du 13 avril a été déposé par les éboueurs parisiens, soit la veille de la décision du Conseil constitutionnel. Les Sages devant trancher sur la réforme des retraites. Ce jeudi 5 avril, les éboueurs n'avaient toujours pas fini de ramasser les déchets sur les trottoirs de la capitale. Quoi qu'il en soit, de nombreux agents se montrent désabusés à l'idée de débrayer à nouveau, que ce soit pour des raisons financières ou autres.

Derrière le camion, Boubacar, éboueur depuis neuf ans dans la capitale, esquive les légumes qui tombent de la benne. En mars dernier, il a fait grève durant une semaine. Pour lui, désormais ce n'est plus envisageable. "J'ai le loyer à payer, quatre enfants à nourrir. C'est chaud", juge-t-il au micro de RTL. Idem pour le chauffeur du camion, Oussene, il ne retentera pas l'expérience de la grève. "Mon but, c'est que Paris soit propre. Une journée non collectée, cela double le travail du lendemain", pointe-t-il.

Du côté de Jules, la soixantaine, la grève est quasiment devenue un sujet tabou. "Ce sont les chauffeurs qui mettent le souk. [Ce jeudi matin], ils laissaient passer un camion toutes les 30 minutes. On avait rattrapé 95% de ce qui était par terre et là ça repart. Ça ne changera rien du tout", explique-t-il. Bien qu'il critique ceux qui organisent des blocages, il estime faire partie des Français les plus lésés par le texte du gouvernement, comme beaucoup de ses collègues.

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