Évaluations en primaire : "Catastrophique, mais sans surprise", affirme une enseignante de CM2

"Peut mieux faire" : c'est l'appréciation qu'il pourrait être donné aux élèves de CM2 après leurs premières évaluations à la fin de la primaire. Le ministère de l'Éducation a présenté jeudi 31 octobre les résultats de ces évaluations nationales à l'école élémentaire. 

4 millions d'élèves les ont passés en septembre dernier, en français et en maths. Les résultats sont à peu près stables en CP, c'est mieux en CE1, mais il y a encore beaucoup de progrès à faire en CM2. Enseignante de CM2 dans le 93, Nathalie a fait passer ces évaluations durant la première semaine de septembre. 

Quant aux résultats, le constat est sans appel : "Catastrophique, mais sans surprise", affirme l'enseignante. Plus de la moitié des élèves de Nathalie auraient des difficultés à lire un texte à voix haute. "Il y a une épreuve de fluence, un texte d'une vingtaine de lignes. Il y en a un ou deux qui a pu le lire entièrement", explique-t-elle.

Redoublement salutaire, ou pas

En France, 30% des élèves de CM2 ne sont pas fluides en lecture, plus d'un élève sur deux ne maitrise pas la conjugaison, 25% n'ont pas le niveau attendu pour la compréhension des textes à l'oral en maths, plus de 62% des élèves ne maitrisent pas la compétence de mémorisation des faits numériques. Pour en parler , le porte-parole de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public, Laurent Zameczkowski.

Si ces chiffres étonnent le porte-parole de la PEEP, "malheureusement non puisque de manière générale, nous siégeons dans les commissions d'appel. Nous avons des élèves, surtout au collège, qui arrivent avec un niveau en deçà des attentes".

Un élève de CM2 qui n'arrive pas à lire de manière fluide un texte à voix haute devrait-il passer en 6e, au collège ? "Cela ne devrait pas arriver. Il y a un programme et les élèves sont censés arriver en 6e en sachant lire un texte à voix haute", explique Laurent Zameczkowski. "Malheureusement, on a souvent des catastrophes. Les élèves comme les parents tombent des nues".

Le redoublement serait-il la solution ? "Le redoublement n'est plus aussi tabou. C'est difficile car pour certains élèves, un redoublement est salutaire. Pour d'autres, absolument pas", détaille le porte-parole de la PEEP. "Pas mal d'élèves se retrouvent à aller en voie professionnelle et qui subissent une orientation, au de la choisir", poursuit-il.