ÉDITO - Professeurs absents : "C’était couru d’avance", regrette Alba Ventura

C’était couru d’avance. J'en avais pris le pari, au jour de la rentrée. Lorsque, sur RTL, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal promettait qu'il y aurait un prof devant chaque classe. Même Emmanuel Macron le disait. Résultat ? Au bout d’une semaine, il manque des profs dans 48 % des collèges et lycées, c'est une enquête du syndicat SNES-FSU publiée ce lundi 11 septembre, sur la base de 500 établissements. 

Vous savez, lorsque l’on est parents on le voit tout de suite. On est très vite confronté à cet absentéisme. En ce qui me concerne ça n’a pas loupé ! Pour mercredi, c’est déjà écrit dans le logiciel Pronote : "Prof absent".  

Je sais que le ratio paraît bien différent lorsqu’on dit que sur les 473.000 enseignants. Il y a en fait un peu plus de 5.000 profs absents. Cela paraît moins important, tout de suite, comme cela. Il n’empêche que nous sommes à flux tendu. 

C’est pour cela qu’il faut absolument, par exemple, mobiliser les enseignants qui ne sont assignés qu’aux remplacements. Il faut plus de souplesse dans leurs affectations. Ils sont 43 000 les enseignants vacataires. Certains disent même qu'ils sont payés à rien faire. Il faut mieux les redéployer. On pourrait aussi mobiliser des profs, des directrices d’école qui n’ont pas envie de raccrocher et de partir en retraite. Je sais que cela se fait déjà, mais pas suffisamment. Et puis, il y a l’éternel sujet des salaires pour rendre le métier plus attractif.

L’école c’est ce qui nous construit en partie. Alors, il faut mettre le paquet. Il est urgent d’enrayer la crise du recrutement, des vocations et le déclin des savoirs fondamentaux.