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ÉDITO - Marine Le Pen condamnée : "On en est réduit à être un village d'irréductibles gaulois querelleurs", regrette Saporta
Pendant que la France n'en finit pas de sombrer dans le psychodrame consécutif au procès des assistants parlementaires européens du RN, le reste du monde tourne sans nous.
Marine Le Pen au tribunal correctionnel de Paris, le 31 mars 2025
Crédit : Alain JOCARD / AFP
Pendant qu'avec cette exécution provisoire, on patauge dans une crise politique démente qui risque d'ouvrir sur une crise institutionnelle. Pendant que Marine Le Pen ne voit pas le problème que son parti ait détourné des sommes colossales de Bruxelles et convoque un grand meeting comme démonstration de force.
Pendant que les mêmes politiques, qui ont voté les lois de moralisation successives en jouant la surenchère permanente, s'érigent désormais contre les conséquences des lois qu'ils ont votées. Pendant que le député Éric Ciotti propose une loi ad hoc que le Premier ministre voit d'un très bon œil pour supprimer l'exécution provisoire et sauver le soldat Le Pen.
Pendant que ce même Premier ministre, d'abord troublé par cette décision de justice, est finalement en "soutien inconditionnel" aux magistrats dont la décision le troublait jusque-là. Pendant que le garde des Sceaux dit qu'à titre personnel, il souhaite un recours rapide pour cette affaire et que, miracle, la justice bat des records de vitesse dont les autres justiciables aimeraient eux aussi profiter.
Bref, pendant que la classe politique française s'embourbe dans le film catastrophe dont elle a minutieusement écrit le scénario, le reste du monde, lui, continue de tourner sans nous.
La France a disparu des radars
La Chine s'érige en arbitre des élégances dans la guerre qui oppose la Russie à l'Ukraine, tout en menaçant Taïwan en massant des forces armées autour de l'île. Elle adresse également quelques petites risettes à Poutine. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, vient en effet de déclarer que la Chine et la Russie sont amis pour la vie, jamais ennemis.
Et derrière toutes ces manœuvres, il n'est question que d'une chose : le partage de la planète entre ses puissances. Et nous, là-dedans ? On a disparu des radars, on en est réduit à être un village d'irréductibles gaulois querelleurs qui se noient dans son propre chaos.
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