L'affaire Depardieu n’a pas connu de trêve. Tout a commencé avec les propos obscènes de l’acteur, dans un documentaire de l’émission Complément d’enquête, sur France 2. Depuis, tout s’est enchaîné : pétition de soutien, contre pétitions, revirement, etc... Ce fut le feuilleton de fêtes. À juste titre ou non ?
Ce qui était frappant avec un peu de recul, c’est qu’on a eu l’impression que tout le monde devait avoir un avis sur Depardieu, tout de suite, maintenant, et même entre Noël et le jour de l’an, même entre la dinde et les cadeaux. Jusqu’au président de la République qui a fait l’erreur de prendre parti.
C’était soit vous étiez pour Depardieu, soit vous étiez contre. Soit c’était un grand acteur, soit c’était un beau salaud. Soit, vous adhériez à cette tribune du cinéma qui a soutenu Gérard Depardieu, sans trop savoir ce qui était écrit, en expliquant qu’il ne fallait pas "effacer ce monstre sacré du cinéma français".
Soit, vous étiez du côté des signataires des "contre-tribunes" appelant à déboulonner l’acteur sans ménagement. Soit il fallait le défendre, soit il fallait le descendre. C'est pénible toutes ces injonctions médiatiques. Cette précipitation permanente.
L’affaire Depardieu, c’est à la fois un comportement et des accusations de crimes, c’est-à dire violences sexuelles et viols. Il y a 13 femmes qui l’accusent de viols, viols dont il se défend et il y a ce documentaire où l’acteur tient des propos scabreux.
Ce qui est du comportement de l’acteur, ce qui m’a choquée, c'est de voir des gens expliquer que "ça n’est pas si grave".
Alors, certains diront l’un ne va pas sans l’autre. On peut avoir un comportement odieux, on n’est pas pour autant un violeur, on peut avoir un comportement odieux et être en même temps un criminel, mais dans le 2e cas, c’est à la justice de le trancher. Il y a la présomption d’innocence.
Mais pour ce qui est du comportement de l’acteur, puisque c’est là-dessus que ça s’est enflammé, ce qui m’a choquée, c'est de voir des gens expliquer que "ça n’est pas si grave". Et ne même pas avoir un mot pour ces femmes qui ont subi ce comportement pendant des années. Ces comportements qu’on ne peut plus tolérer.
On est en 2024. Et que ça fait quarante ans que tout le monde connait ce comportement. Quand Sophie Marceau dit au moment du film Police de Maurice Pialat (1985) que c’était difficile de tourner avec Pialat et Depardieu, quand elle explique ensuite qu’elle a refusé de tourner avec Depardieu, on n’a pas voulu l’entendre à l’époque.
Et pourtant, c'était Sophie Marceau ! Mais c’était surtout "Pialat", c’était surtout "Gérard", le grand artiste auquel on passe tout. Que l’on couvre, que l’on excuse. De la même manière que l’on ne disait rien de ce chanteur, ou de cette star de la télé ou du patron de telle fédération sportive, ou de tel patron tout court, de ce chef et même de ce petit chef !
Le vrai sujet, derrière l’affaire Depardieu, ce sont ces comportements "toxiques"
Le vrai sujet, derrière l’affaire Depardieu, ce sont ces comportements "toxiques" que certains croient encore pouvoir se permettre et que d’autres trouvent même encore acceptables ou excusables.
Sans être néo-féministe ou penser qu’en chaque homme sommeille un prédateur en puissance, ce que dit cette affaire qui dépasse largement Depardieu, c’est qu’il est impératif aujourd’hui de travailler sans cette pression, sans ce risque, que ce soit sur un plateau, dans un studio ou un bureau. Et s’il y a une vertu à ce grand déballage, c’est ça : rappeler que ce n’est plus possible !
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