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ÉDITO - A69 : "On en sort quand de cette pagaille ?", s'interroge Isabelle Saporta
Dans son édito du lundi 7 juillet, Isabelle Saporta revient sur la 'turbo teuf" organisée dans le Tarn par les opposants à l'autoroute A69.
Le chantier de l'A69
Crédit : Ed JONES / AFP
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Une "turbo teuf" a été organisée samedi 5 juillet dans le Tarn pour s'opposer à l'autoroute A69. Un rassemblement qui était pourtant interdit.
1.500 gendarmes, cibles des centaures. Des interdictions de circulation qui ont enquiquiné tous les habitants du coin, les gendarmes présents jour et nuit pour s'assurer que tout est sous contrôle, une semaine de fouilles systématique par les forces de l'ordre pour intercepter 257 armes et armes par destination, soit un mélange de haches, de catapultes, de boules de pétanques, de cisailles et de mortiers. Tout ça pour empêcher que ne dégénère une "turbo teuf" des opposants à l'autoroute A69.
Une "turbo teuf" qui avait pourtant été interdite par le préfet du Tarn, préfet qui s'étonnait qu'aucun des prétendus teufeurs ne veuille assumer la responsabilité de ce rassemblement prétendument pacifique. Un état de siège et quatre interpellations qui auront permis que cette teuf de black blocks encagoulés et de fichés S, se dissimulant derrière des parapluies pour ne pas être filmés et brandissant des drapeaux palestiniens dont on ignore ce qu'ils avaient à voir avec l'autoroute A69, soit contenue.
Un dispositif à plusieurs millions d'euros
Ils étaient 800. Sans ce dispositif, ils auraient été 2.000. Des spécialistes du maintien de l'ordre chiffrent ce dispositif à plusieurs millions d'euros, autant dire que cet après-midi en plein air que nous avons offert aux casseurs nous aura quand même coûté très cher. Tout ça pour préserver un chantier de 53km d'autoroute, qui sont dans les tuyaux depuis 40 ans, 40 ans de tergiversation, d'enquêtes publiques, de décisions de justice, de lois, pour que ça soit encore et toujours la pagaille.
Vous imaginez l'image que ça donne de la France : des gaulois réfractaires qui ne sont pas capables de finir un pauvre petit tronçon d'autoroute sans que ça ne dégénère. Une situation locale de guerre des tranchées entre les opposants et les pro-autoroute.
Ce n'est pas que les pro soient tellement plus intelligents que les anti parce que faire 80 000 euros de dégâts sur la ferme bio d'un opposant à l'A69, en saccageant son système d'irrigation, ou balancer de la peinture rouge sur les maisons et afficher les noms de ceux qui hébergeaient les manifestants, on n'est pas sur des Prix Nobel non plus.
Sauf qu'on en est là, incapables de lancer aucun travaux sans déclencher une guérilla. Imaginez le prochain chantier de prison, de centrale nucléaire, on fera comment ? On appellera l'armée ? On en sort quand de cette pagaille ?
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