2 min de lecture

ÉDITO - Aiguilleurs du ciel : "Il est plus que temps de commencer à mettre un peu d'ordre là-dedans", pour Isabelle Saporta

Dans son édito du 4 juillet, Isabelle Saporta revient sur la grève des aiguilleurs du ciel qui a provoqué l'annulation de nombreux vols.

Des vols annulés à l'aéroport d'Orly, le 18 mai 2025

Crédit : Aurore MESENGE / AFP

CONTRÔLEURS AÉRIENS - "Il est plus que temps de commencer à mettre un peu d'ordre la dedans"

00:02:24

CONTRÔLEURS AÉRIENS - "Il est plus que temps de commencer à mettre un peu d'ordre la dedans"

00:02:24

Isabelle Saporta

Je m'abonne à la newsletter « Politique »

Fin d'année scolaire risque de rimer avec galère ce vendredi pour ceux qui ont choisi l'avion : des centaines de vols vont encore être annulés, en particulier dans les aéroports parisiens, au deuxième jour d'une grève de contrôleurs aériens. Ces aiguilleurs du ciel sont des ingénieurs triés sur le volet, sur les épaules desquels pèse la responsabilité de nos vies, c'est certain. 

Mais ils sont payés entre 8.000 et 11.000 euros par mois dans les plus grands centres aériens français. Après 16 ans, passés à Roissy ou à Orly, ils peuvent garder à vie leurs primes très substantielles, même s'ils quittent Paris pour un aéroport bien plus modeste dans le sud. 

Ils peuvent avoir des vacations allant jusqu'à 12 heures, mais ils ne bossent que l'équivalent de 150 jours par an. Et malgré ces conditions assez idéales, ces enfants gâtés s'insurgent contre "un management toxique, vertical, autoritaire" parce que le ministre des Transports a osé réclamer une pointeuse biométrique et des badgeuses fixes. 

Sauf qu'il y a une raison à ce nouveau flicage. Fin 2022, à l'aéroport de Bordeaux, on a frôlé le drame : deux avions ont failli entrer en collision. Or, le bureau d'enquête et d'analyse pour la sécurité de l'aviation civile a révélé que sur les six aiguilleurs prévus ce jour-là, seuls trois étaient effectivement présents. Tout ça parce qu'on a laissé la possibilité aux aiguilleurs du ciel de s'arranger la cravate côté gestion de leur emploi du temps et qu'ils ne s'en sont pas privés. 

À lire aussi

Ils appellent ça être "en clairance", être sur le planning, mais ne pas venir. Puis, il y a la clairance où tu restes chez toi, mais tu es joignable, et la clairance où tu pars au Seychelles et tu as oublié ton portable. Sans compter sur les petites combines pour que vos camarades badgent à votre place pour qu'on vous croie au travail. Du coup, on comprend mieux l'introduction d'outils technologiques pour s'assurer que nos aiguilleurs sont bien à leur poste de contrôle.

Cette grève va couter plusieurs dizaines de millions d'euros sur deux jours. Sur la période 2018-2022, le coût des grèves du contrôle aérien au niveau européen s'élève à 800 millions d'euros, dont 624 millions rien que pour la France. Entre 2005 et 2016, les contrôleurs aériens ont aligné 249 jours de grève, très loin devant les Grecs, piètre deuxième avec seulement 44 jours de grève. Ils ont donc une capacité de nuisance énorme et ce n'est pas fini ! Car entre 2029 et 2034, 1.000 contrôleurs sur 3.500 devraient partir à la retraite. Il est donc plus que temps de commencer à mettre un peu d'ordre là-dedans.

L'équipe de l'émission vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

En Direct

/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte