Les syndicats ne font plus recette ! Le front sacré, ça marche lorsqu'il y a un sujet qui agrège une grande majorité de Français. Et ça a été le cas l'an dernier contre la réforme des retraites. Mais une fois la réforme adoptée, le soufflet syndical est retombé comme avant.
En tout cas, vous ne verrez pas cette année les leaders de la CFDT, CGT, FO, CFTC, UNSA au premier rang derrière une même banderole. Ça ne veut pas dire qu'ils ne se parlent pas, mais chacun est dans son couloir avec ses propres revendications.
Et puis parlons-en des revendications ! Ça va du pouvoir d'achat à la paix dans le monde, en passant par l'augmentation des salaires, la lutte contre l'austérité, l'Europe, l'abandon du "choc des savoirs" à l'école, la défense des libertés et du droit de grève, le cessez-le-feu à Gaza, l'abrogation de la réforme des retraites et de la réforme de l'assurance-chômage... Et j'ai dû en oublier !
Les syndicats ne sont pas suivis, parce que l'on assiste depuis quelques années à une "Gilet Jaunisation" du rapport social. La contestation s'organise, mais hors du cadre syndical, comme l'ont fait les gilets jaunes en 2018.
Aujourd'hui, on voit apparaître des mouvements sociaux, presque des groupuscules. Comme à la SNCF aux dernières vacances de février. On a affaire à des gens qui ne sont pas syndiqués, mais qui sont soutenus par un syndicat, en l'occurrence SUD à la SNCF, qui refuse toute négociation.
On peut appeler ça du syndicalisme de nuisance. Ils n'ont pas de mandat, pas à rendre de comptes. Au fond, ils agissent exactement comme des activistes. Ce syndicalisme de nuisance a plus de chances de prospérer que le syndicalisme réformiste qui, par ailleurs, est assez malmené par le gouvernement.
Le paritarisme a complètement explosé. Emmanuel Macron n'a jamais cru à la relation avec les syndicats. Pour lui, les syndicats constituent des freins. Mais dans la crise qui frappe les syndicats, il n'y a pas que le fait d'être malmenés ou contournés par le gouvernement. Ils sont aussi challengés dans leurs rangs.
Les syndicats voient de plus en plus leurs sympathisants voter RN, et même des syndicalistes rejoindre le Rassemblement national (bon, ils sont expulsés). L'Institut Harris Interactive a montré qu'en 2012, parmi les salariés proches d'un syndicat, 12% avaient voté Marine Le Pen, 13% en 2017 et 20% en 2022.
Ça interroge forcément dans les centrales syndicales, alors même que le RN a toujours considéré les leaders syndicaux comme des adversaires.
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