Sur les réseaux sociaux, des jeunes femmes racontent leur agression dans des VTC, ces compagnies comme Uber, Heetch ou encore Bolt. Début juin, sur RTL Chiara expliquait comment elle a eu la peur de sa vie après qu'un chauffeur VTC a dévié de son itinéraire et tenté de l'enlever. Depuis, des dizaines d'autres femmes ont partagé leurs histoires, des récits allant de la remarque déplacée à des agressions physiques.
Hélène, à Paris, nous a raconté son viol en novembre 2021 dans un VTC de l'entreprise Heetch alors qu'elle rentrait de soirée. "Je me suis retrouvée avec un chauffeur qui au début me semblait plutôt sympa, jusqu'au moment où il me demande si je ne veux pas aller à l'hôtel. J'ai vu qu'il commençait à changer de direction. Dans la panique, je lui ai dit : 'Vous avez qu'à venir à la maison, ma coloc' n'est pas là'. Arrivés en bas de la maison, les portes se ferment, il passe sur la banquette arrière où j'étais. Il n'y avait rien qui se passait venant de ma part et lui il était en train de me violer", raconte-t-elle.
La jeune fille est finalement parvenue tant bien que mal à se débarrasser de l'individu. Un an plus tard, Hélène a porté plainte, Heetch lui assure avoir banni le chauffeur en question. Mais si aujourd'hui elle témoigne, c'est parce qu'elle ne supporte plus de voir les mêmes expériences se répéter. "Tous les ans on entend parler de quelque chose comme ça, de femmes qui vont rentrer du travail, de soirées et elles ne vont pas se faire ramener à l'endroit où elles désirent aller. Je ne veux plus me taire, en fait. Il faut que j'arrête aujourd'hui de garder ça pour moi parce que ce n'est plus possible. Il faut que tout le monde entende ça", dit Hélène.
En fait, cette envie d'être entendue, elle est d'autant plus forte qu'il y a eu déjà eu une vague de témoignages sur ce sujet. C'était en 2019, sur Twitter. Des centaines de femmes avaient partagé leurs expériences dans des VTC. De leur côté, toutes les compagnies nous assurent prendre le sujet très au sérieux. 180 chauffeurs Uber ont par exemple été bannis de la plateforme en 2022 grâce à la reconnaissance faciale, un système qui s'assure que le conducteur du véhicule soit bien le détenteur de la carte VTC.
Mais ce que veulent surtout les victimes, c'est qu'un chauffeur banni d'une plateforme pour harcèlement ou agression sexuelle ne puisse pas s'inscrire ensuite sur une autre application. "On a vraiment besoin du soutien des pouvoirs publics pour cela", nous dit Laureline Serieys, directrice générale d'Uber France. "Il y a des enjeux de protection des données personnelles qui sont liés à la protection des informations des chauffeurs et qui nous empêchent de faire ça de nous-mêmes, de notre initiative. Et donc l'appel que nous faisons, c'est vraiment d'enjoindre les pouvoirs publics de nous aider à constituer ce fichier et ça permettrait de faire bénéficier de toutes ces identifications à l'ensemble du secteur", dit-elle.
Le ministère des Transports dit entendre cet appel. Mais, "l'interdiction d'une activité professionnelle indépendante ne peut avoir lieu que sous le contrôle du juge", dit-il. Toujours est-il qu'aujourd'hui un chauffeur banni de Bolt par exemple pour une agression sexuelle, peut très bien s'inscrire sur Heetch ou Uber pour continuer son activité.
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