2 min de lecture

Emmanuel Macron menace la Chine de droits de douanes : la France en a-t-elle vraiment les moyens ?

Lors de son retour de Chine, le président français a exprimé des critiques envers Pékin, soulignant les défis diplomatiques et économiques auxquels la France est confrontée. Une visite officielle que certains qualifient d'"échec".

Emmanuel Macron et Xi Jinping

Crédit : AFP

Avons-nous vraiment les moyens de menacer la Chine ?

00:03:14

Avons-nous vraiment les moyens de menacer la Chine ?

00:03:14

François Lenglet - édité par Alexian Giron

Je m'abonne à la newsletter « Économie »

Dans l'avion retour de la visite d'État en Chine, Emmanuel Macron a critiqué et menacé le pays qui venait de l'accueillir durant trois jours, lors d'un entretien avec Les Échos. La visite a donc été un échec, comme ce fut le cas sur le sujet de la guerre en Ukraine, où le président chinois Xi Jinping avait éconduit les demandes de la France. 

Sur le fond, l'Hexagone n'a pas les moyens de menacer la Chine tant que l'Europe n'aura pas réussi à dégager une position commune sur le commerce. Bruxelles définit notre politique commerciale. Il est donc dangereux de faire le matamore, car Paris prend le risque de passer une nouvelle fois pour des tigres de papier, comme l'aurait dit l'ancien président de la République populaire de Chine, Mao Zedong. 
Cet accord européen sera complexe à obtenir. Les pays qui exportent en Chine, dont l'Allemagne au premier chef, ne veulent pas prendre le risque de se voir fermer un marché dont ils ont un besoin vital. Berlin exporte plus de 80 milliards d'euros annuels, trois fois plus que la France. Xi Jinping est même resté raide face à Donald Trump. La Chine est devenue plus dure dans les négociations. 

Le temps de l'Occident est révolu, selon la Chine

Pékin peut désormais utiliser les instruments de chantage qu'elle a patiemment construits, comme le quasi-monopole sur les terres rares, ces minerais indispensables aux secteurs des hautes technologies. Fondamentalement, les Chinois pensent que le temps de l'Occident est révolu, qu'on leur a volé la place et qu'il est temps de la récupérer. 

Pour résister aux Chinois, il faudrait un protectionnisme d'autant plus draconien qu'il est tardif, signifiant des droits de douane, des quotas à l'importation ou encore rehausser nos frontières. En réalité, le protectionnisme n'est pas une fin, c'est un moyen. Il doit s'accompagner d'une politique de compétitivité pour innover, investir, baisser le coût de l'énergie et donc favoriser nos producteurs, ce qu'a fait la Chine pendant quarante ans. Mais la France n'a plus les moyens budgétaires d'une telle politique. 

À écouter aussi

L'autre option, préconisée par Emmanuel Macron, est d'inciter les Chinois à créer leurs usines dans l'Hexagone. Cette option pourrait créer des emplois en France et la production chinoise s'effectuerait aux mêmes conditions que celle de nos industriels. Cela signifierait toutefois que la France accepte de voir la propriété de son capital et de son savoir-faire lui échapper au profit de Pékin. 

La rédaction vous recommande
À lire aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info