Corse : la colère ne redescend pas

Des violences ont une nouvelle fois eu lieu ce week-end en Corse. Conséquence : la réunion prévue en fin de semaine avec Gérald Darmanin est annulée.

Deux manifestants tiennent un drapeau corse, dimanche 3 avril 2022.

Crédit : Pascal Pochard-Casabianca / AFP

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

La tension est toujours palpable sur l'île, plusieurs semaines après le décès d'Yvan Colonna et à quelques jours du premier tour de la présidentielle. Ce dimanche 3 avril, de nouvelles manifestations en hommage au militant indépendantiste, mortellement agressé en prison, ont dégénéré en violents affrontements avec les forces de l'ordre, à Ajaccio et Bastia.

D'après des chiffres de l'entourage du ministère de l'Intérieur, "43 actions ou manifestations se sont déroulées, quasiment toutes émaillées de débordements violents" au cours des deux dernières semaines. "Au total, ce sont près de 60 blessés, tant parmi les forces de l'ordre que des manifestants, qui n'ont d'ailleurs fait l'objet d'aucune condamnation publique".

Conséquence de ces heurts : la réunion envisagée le 8 avril entre les élus corses et Gérald Darmanin est reportée. Cette rencontre devait porter sur l'avenir institutionnel de l'île. Des proches du ministre de l'Intérieur ont expliqué que "les conditions d'un dialogue normalisé n'étaient guère réunies". Emmanuel Macron, en campagne pour sa réélection, a jugé "inacceptables" les violences survenues ce dimanche en Corse et assuré qu'il n'y aurait "pas de discussion" sans "retour à l'ordre préalable".

Pour rappel, mi-mars, le ministre de l'Intérieur s'était engagé à ouvrir des négociations sur "l'ensemble des problématiques corses", dont "l'évolution institutionnelle vers un statut d'autonomie restant à préciser". Autre promesse : le rapprochement en Corse de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, autres membres du "commando Erignac". Les deux hommes, incarcérés dans les Yvelines devraient être transférés prochainement à la prison de Borgo.

La rédaction vous recommande