Au début de l'épidémie, son traitement contre la Covid-19, la fameuse hydroxychloroquine, avait soulevé d'immenses espoirs. Doté d'un franc-parler détonnant, adulé autant que détesté, le Professeur Didier Raoult se retrouve aujourd'hui dans la tourmente. Objet de plusieurs plaintes, le célèbre infectiologue marseillais va devoir s'expliquer devant ses pairs à Bordeaux ce vendredi 5 novembre. Tout d'abord que reproche-t-on au Professeur Raoult ?
Il est accusé d'avoir commis près d'une dizaine d'entorses au code de déontologie. Promotion d'un traitement qui n'a pas démontré son efficacité, information erronée du public, ou encore manquement au devoir de confraternité… À l'origine des poursuites : l'Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône, auquel s'est associé le Conseil national de l'Ordre.
On lui reproche notamment d'avoir continué à promouvoir l'hydroxychloroquine alors que des études montraient que le traitement ne marchait pas. Sa petite phrase "l'épidémie est terminée", prononcée au printemps 2020 est également mal passée. Ses détracteurs invoquent l'article 13 du code de déontologie: "un médecin participant à l'information du public doit faire preuve de prudence".
Son avocat martèle que la liste des griefs ne repose sur rien de concret, aucun propos précis, factuel ou daté montrant que le professeur déconsidère la profession et qu'il n'a mis personne en danger.
En juin 2020, lors de son audition par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, Didier Raoult avait eu ces mots à propos de l'hydroxychloroquine : "Je ne recommande pas ce traitement, je dis juste ce que je fais. C'est peut-être une nuance mais une nuance qui a son importance".
Les sanctions éventuelles sont nombreuses, du simple avertissement jusqu'à la radiation, en passant par une interdiction temporaire d'exercer. Les plaintes peuvent également être rejetées. Dans six cas sur dix, ces plaintes n'aboutissent à aucune sanction.
Mais pour Didier Raoult, les ennuis ne s'arrêtent pas là. Depuis fin octobre, l'Institut hospitalo-universitaire marseillais et son directeur, qui doit partir en retraite d'ici la fin juin, sont accusés d'avoir mené depuis 2017 des essais cliniques illégaux contre la tuberculose. Didier Raoult et son équipe rejettent ses accusations. Le Parquet de Marseille a été saisi afin d'évaluer les suites à donner à cette affaire.
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