Plus de 20.000 cas quotidiens, soit dix fois plus qu'il y a un mois. Les contaminations au coronavirus ne cessent d'augmenter en France, à cause du variant Delta. Reste à savoir dans quelles proportions cela se répercutera sur l'hôpital et les réanimations.
"L'impact sur le système de soins est la vraie question, la seule question", a assuré Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique qui guide le gouvernement, ce jeudi 22 juillet lors de l'examen de la loi sur l'extension du passe sanitaire au Sénat. Jugé 60% plus transmissible que le variant Alpha, son prédécesseur, le variant Delta cause actuellement une explosion des cas. Ce qui est désormais associé à une quatrième vague par le gouvernement.
Sur les sept derniers jours, une moyenne de 12.000 nouveaux cas quotidiens ont été enregistrés, dont 21.000 mercredi 21 juillet contre une moyenne de 2.000 cas pas jour fin juin. "Nous avons une augmentation de la circulation du virus de l'ordre de 150% sur une semaine : nous n'avons jamais connu cela", s'était alarmé le ministre de la Santé, Olivier Véran, mardi 20 juillet.
Les chiffres d'hospitalisation sont eux toujours en baisse, moins de 7.000, dont moins de 900 en services de réanimation. Ce qui semble logique puisqu'il y a un délai entre la détection d'un cas et l'éventuelle hospitalisation du patient. Mais cela pourrait bientôt changer et c'est ce que redoutent les autorités.
Est-ce que ça ira loin et fort, je ne sais pas vous répondre.
Olivier Véran, le 22 juillet
"La baisse s'est ralentie, et dans cinq régions, notamment celles du sud, on voit qu'il commence à y avoir une augmentation du nombre de patients en réanimation", a souligné Olivier Véran ce jeudi 22 juillet devant les sénateurs. Avant de poursuivre : "On a fini la courbe de descente et on est dans la courbe de montée (...) Est-ce que ça ira loin et fort, je ne sais pas vous répondre".
Sur les sept derniers jours, 1.550 malades de la Covid-19 ont été hospitalisés, dont près de 300 dans les services de réanimation contre respectivement 750 et 150 deux semaines auparavant. Or, c'est pour éviter que les hôpitaux et les services de réanimations soient débordés, que des mesures de restriction avaient été imposées lors des autres vagues. À commencer par le confinement historique de mars 2020.
Mais depuis, un facteur non négligeable a changé la donne : la vaccination. Celle-ci permet alors de réduire le risque d'infection, même avec le variant Delta, et plus encore, celui de faire une forme grave de la maladie. Les vaccins garantissent donc qu'un certain nombre de contaminations ne se transformeront pas en hospitalisations. Mais le variant Delta est si contagieux que cela pourrait ne pas suffire, soulignent les scientifiques.
"Imaginons qu'il y ait cinq fois moins d'hospitalisations (parmi les contaminés par rapport aux variants précédents, ndlr). Rien n'exclut qu'avec ce variant très contagieux, nous ayons cinq fois plus de contaminations qu'avec les virus précédents. Auquel cas, nous pourrions avoir une vague équivalente", a redouté Olivier Véran.
Les autorités craignent une répétition du scénario de l'été 2020. Des contaminations qui commencent par les jeunes, puis se propagent aux plus âgés et fragiles. Avec à la clé une hausse des hospitalisations, en particulier chez les non-vaccinés.
La France surveille donc attentivement ce qu'il se passe dans les pays où Delta a quelques semaines d'avance. "En Angleterre, on voit une augmentation du nombre d'hospitalisations, qui ne sont pas pour l'instant des hospitalisations en réanimation parce que les vaccins protègent contre la survenue de formes graves", a indiqué le Jean-François Delfraissy. Selon lui, le Royaume-Uni devrait atteindre "1.500 hospitalisations par jour à partir du milieu de la semaine prochaine".
Toutefois, les Britanniques sont plus vaccinés que les Français. Plus des deux tiers de la population adulte le sont complètement au Royaume-Uni, contre moins de la moitié en France. D'où le tour de vis annoncé le 12 juillet par Emmanuel Macron, avec l'extension du passe sanitaire.
Par ailleurs, "en Espagne, au Portugal, aux Pays-Bas, pour l'instant, la charge de soins n'augmente pas beaucoup, même si elle augmente", selon Olivier Véran. En tenant compte de tous ces paramètres, le Professeur Delfraissy appréhende "une situation complexe, très complexe" dans les hôpitaux français pour la deuxième quinzaine du mois d'août.
Un timing estival qui serait doublement problématique, a prévenu le ministre. "C'est le mois le plus difficile pour organiser les hôpitaux, ce qui rajoute de la complexité à la complexité".
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