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Coronavirus : le conte d'Andréa Bescond avec le chien et le chat

BILLET - Mardi 7 avril, la danseuse, comédienne et réalisatrice a écrit un conte, assez onirique, certainement charmant, peut-être un brin pessimiste mais tout à fait proche de l’actualité.

Animaux de compagnie (illustration)
Coronavirus : le conte d'Andréa Bescond avec le chien et le chat
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Andréa Bescond - édité par Grégory Fortune
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Le chien traversait le jardin jusqu’à sa niche. Il voyait à travers la porte vitrée sa famille d’humains installée devant la télé. Il commençait à faire nuit. Il se délectait de s’allonger paisiblement et de dormir. En entrant dans la niche, il aperçut une forme inhabituelle.

- Qu’est-ce que c’est ?
- S’il te plait, ne dis pas aux humains que je suis là.
- Le chat ! C’est le chat. Sors de ma niche !
- Non ! Je t’en supplie. Je ne veux pas être avec eux. Ils sont fous !

Le chien voyait bien que le chat était sincère. Il était totalement apeuré, le poil hérissé. C’est vrai qu’ils étaient bizarres ces humains. Depuis le confinement, le chien avait eu la mauvaise surprise d’avoir les pattes javellisées après une promenade. S’en était suivi des jours d’immobilisation, les coussinets brûlés.

Alors, pour ne plus se balader dehors, il avait appris à faire ses besoins dans la litière du chat placée dans le jardin. C’était un sacré exercice de précision ! Les humains s’en étaient accommodés et les coussinets du chien avaient guéri.

Le chien sourit. Il la voyait, l’humaine, avec toutes ses contradictions

Andréa Bescond
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- Mec, c’est sympa de partager ta litière, dit le chien.
- Tu rigoles mec, y’a pas de souci, j’ai bien vu l’état de tes pattes à la dernière promenade. Moi, je sors pas de cette maison. Et pourtant, ils m’ont badigeonné avec une sorte de gel que j’ai voulu retirer lors de ma toilette : ça m’a brûlé la langue et j’ai titubé pendant 24 heures sans pouvoir aligner deux miaulements. Alors je bouge pas de ta niche ! S’il te plait, protège-moi. Tu l’as entendu l’humaine ? Elle a peur d’attraper le coronavirus dès qu’elle me croise.

Le chien sourit. Il la voyait, l’humaine, avec toutes ses contradictions. Il l’avait vue mettre un masque pour aller faire ses courses et revenir en se touchant le visage avant de se laver les mains. Il l’avait vue s’arrêter discuter avec ses copines dans le lotissement parce qu’il faisait soleil, en oubliant les gestes barrages.

Déjà que le pangolin était tenu pour responsable de la pandémie

Andréa Bescond

Il l’avait entendue soutenir les propos minimisateurs de Boris Johnson à propos du virus, même si aujourd’hui il est en soins intensifs. Il avait bien compris, du haut de sa condition canine, qu’elle était complètement à côté de la plaque mais il n’en faisait pas étalage, il fallait se rendre invisible pendant cette période.

Déjà que le pangolin était tenu pour responsable de la pandémie, sans oublier la chauve-souris. Il ne faudrait pas que ce soit au tour du chien ou du chat. Ils n’avaient pas envie d’être piqués ! Ils sont comme ça les humains, pensa le chien, ils considèrent que rien n’est jamais vraiment de leur faute, ils doivent toujours trouver un coupable, d’ailleurs, si ils ne trouvent pas de solutions au virus, ce sera sûrement à cause des laboratoires vétérinaires.

Le chien posa ses gros coussinets sur le petit crâne du chat encore alcoolisé, ça calmait le félin, il se sentait réconforté. Puis, de sa grosse voix paternelle, le chien reprit :

Et un jour, l’espèce humaine s’éteindra

Le chien

- Tu sais mon compagnon, ces humains, ils ne se remettront jamais en question. C’est dommage, parfois ils peuvent faire de grandes choses, mais tu verras, ils ne réagiront pas à cette crise, ils recommenceront tout pareil. Et un jour, l’espèce humaine s’éteindra...
- Tu crois ? dit le chat
- Mais oui, répondit le chien. L’un d’entre eux, Hubert Reeves, plus éveillé que les autres a dit : "L’homme est l’espèce la plus insensée, il vénère un Dieu invisible et massacre une nature visible, sans savoir que cette nature qu’il massacre est ce Dieu invisible qu’il vénère".

Le chat soupira, il se blottit contre le chien et ils s’endormirent tous les deux en rêvant à un monde sans humains.

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