Depuis le début du deuxième confinement,
on voit différentes manifestations sur la voie publique, encore mardi 17
novembre au soir contre le projet de loi sécurité. Beaucoup s’interrogent : est-il
possible ou non de manifester ?
C’est vrai que c'est étrange comme situation. Dimanche
dernier, des manifestations de catholiques à Nantes et à Paris pour réclamer le
retour de la messe, mardi dans la capitale et à Nice pour protester contre le
projet de loi dit de sécurité globale. Toutes déclarées en préfecture. En plein
confinement, ça interpelle.
Ce ne sont pas forcément des manifestations avec
beaucoup de gens et pourtant ce sont bien des rassemblements alors que les
dispositions de l’état d’urgence sanitaire précisent bien que "les
réunions privées, en dehors du noyau familial, et les rassemblements publics
sont interdits sur la voie publique, sauf manifestations revendicatives, déclarées auprès de la
préfecture".
Si on veut être précis, c’est même l’article 3 du décret n°2020-1310 du 29 octobre 2020. C'est à la préfecture de donner ou non son accord en précisant le respect des gestes barrières, masque obligatoire et distanciation.
Donc on peut manifester ? Oui mais non. Si on
veut être taquin, on descend au paragraphe III de l’article 3. "Les rassemblements, réunions ou
activités sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public mettant en
présence de manière simultanée plus de six personnes sont interdits." Vient
ensuite une liste de dérogations dont les obsèques ou les services de transport
voyageurs. On peut manifester… mais pas vraiment, on appelle ça une tolérance.
Mais si l'on manifeste,
quelle case cocher sur l'attestation ? Il n'y a pas de case manifestation, ni
"je veux la messe" ou "je suis contre le projet de loi de Gerald
Darmanin". L'imbroglio réside dans le fait que l'on peut manifester mais
pas s’y rendre puisque les déplacements sont limités.
La Ligue des droits de l’Homme appelait à manifester mardi et avait créé une attestation d'appel à manifester dans laquelle, comme votre employeur certifie que vous êtes bien en mission, l’ONG déclarait son appel au rassemblement pour empêcher les amendes. On ne sait pas encore quel résultat cela a donné.
Le site d’information
le HuffingtonPost a demandé son avis à deux syndicats d’avocats, l'Union syndicale solidaire, le
Syndicat des Avocats de France (SAF) et le Syndicat de la magistrature. Pour
eux, explique le site, les consignes manquent de clarté et pourraient
décourager des militants de se rendre à des rassemblements par peur de se faire
verbaliser. Pour dissiper ce flou, ils ont écrit une lettre à Jean Castex, sans
réponse pour le moment.
Comment ça s'est passé
au premier confinement ? Il n’y avait pas de spécificités
particulières. La notion "manifestation revendicative" n’existait pas
dans la version printanière de l’état d’urgence sanitaire, les rassemblements
étaient interdits, point. Le 1er mai s’était fait virtuellement ou depuis son
canapé. Depuis la donne a changé mais ce sont les organisateurs qui restent prudents.
Le vaccin est aussi attendu avec impatience, par certains, afin de retrouver un
rythme de manifestation et de colère, enfin normal.
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