Droits de douane : la filière des vins et spiritueux français va-t-elle échapper aux 15% ?

La filière de vin espère encore une exemption de dernière minute. Ce jeudi 7 août doit entrer en vigueur les 15% de droits de douane imposés par les États-Unis sur les produits européens. La filière française des vins et spiritueux espère encore y échapper, a déclaré mardi 5 août le président de la fédération des professionnels du secteur.

"On est encore à 48 heures d'une décision et on n'a pas perdu espoir que les vins et les spiritueux puissent être exemptés", a déclaré Gabriel Picard, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) français, sur France Inter.

"Les discussions continuent, à l'heure qu'il est, entre la Commission européenne et les États-Unis", a-t-il précisé : "tant qu'on n'est pas allés au bout de ce qu'on peut faire (...), on considère qu'il y a encore un petit espoir".

Un optimisme prudent

Dimanche 28 juillet, un accord a été conclu entre le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Ce dernier fixe les droits de douane à 15% pour l'Union européenne. Dès le jeudi 7 août, ces nouvelles taxes prendront effet pour permettre aux douanes de s'organiser pour leur collecte. 

Gabriel Picard, cependant, se veut optimiste : "ce que l'on sait, c'est que les discussions continuent, que la Commission européenne continue de discuter âprement avec ses homologues américains. Et effectivement, même si on a peu de signaux aujourd'hui, on en a quelques-uns".

Mais le représentant américain du Commerce, Jamieson Greer, ne l'entend pas de cette oreille. Il avait affirmé, lors d'une interview diffusée dimanche 3 août, que ces nouveaux droits de douane sont "quasiment définitifs" et ne devraient pas faire l'objet de négociations dans l'immédiat.

Des enjeux plus importants pour les États-Unis

"Nos amis américains de la filière des vins et spiritueux sont complètement alignés avec nous et se battent avec nous contre ces tarifs (douaniers)", a encore déclaré Gabriel Picard, soulignant "que pour un dollar de vin ou de spiritueux importés aux États-Unis, il y a cinq dollars de chiffre d'affaires qui est fait aux États-Unis. Donc pour eux, l'enjeu, il est cinq fois plus important que pour nous".

La filière des vins et spiritueux s'inquiète des conséquences si ces droits de douane sont maintenus, et alors que la force de l'euro par rapport au dollar renchérit également le coût de leurs produits à l'exportation.

"15% de hausse de droits de douane plus 15% de variation de taux de change, ça veut dire 30% de hausse de prix sur le marché américain. C'est peu ou prou 25% de perte de volume sur ce marché", a ainsi averti Gabriel Picard, soulignant que le marché américain est leur "premier client à l'export".

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