C'est la journée mondiale des célibataires. Une pensée ce matin pour les amoureux, et surtout pour ceux qui aimeraient l'être. Oui parce que ce n'est pas facile de s'aimer en période d'épidémie, pas facile de faire des rencontres en plein confinement...
Le Figaro se penche ce matin sur les nouvelles règles de la séduction made in Covid avec le témoignage de Célia, commerciale lilloise de 31 ans, en solo depuis le premier confinement. Elle se souvient très bien des premiers mots qu'elle a échangés à son dernier rendez-vous... "Tu as rempli ton attestation ? C’est quoi ton heure de sortie ?" Elle le reconnaît : "C’était un peu lunaire mais je suis très respectueuse des règles sanitaires". La suite, c'est une courte promenade de trois-quarts d'heure, pour que chacun ait le temps de rentrer chez lui sans risquer une amende. On a fait plus romantique...
"Nous avons déambulé sous la pluie, dit Célia, dans un quartier résidentiel... Nous étions tous les deux masqués et nous marchions côte à côte à un mètre de distance. Moi sous mon parapluie. Lui encapuchonné dans son K-way. Je ne voyais pas son visage. C’est étrange de rencontrer un inconnu avec une partie du visage caché, sans même la perspective d’aller boire un verre ensemble". Rendez-vous corseté, comme au temps des crinolines. Célia s'en amuse mais elle regrette quand même sa vie d'avant. "Une peur de l’autre s’est installée, dit-elle, on ne partage plus rien".
Signe des temps, les applications de rencontre ont la cote. Au printemps, au plus fort du confinement, le nombre de swipes a augmenté de 42%. "En cette période, nous ne sommes pas loin de l’utilité sociale", dit la directrice de Meetic. Et depuis le reconfinement, c'est reparti comme en 40, enfin comme en avril. Il faut dire que les applis se sont adaptées : elles proposent désormais des tête-à-tête vidéo.
Tout cela, c'est pour la rencontre. Mais après ? Pour Célia, c'est clair : "Pas question d’embrasser un inconnu en pleine pandémie". Pareil pour Stanislas, un Breton du Finistère qui avoue : "J'ai peur de tomber malade dès que je parle à quelqu'un". Des mois qu'il cherche l'âme-sœur, mais l'angoisse le paralyse. Même l'été ne l'a pas décontracté.
Alexandre, lui, rien ne l'arrête mais son problème ce sont les lieux de rencontre. "Pour aller chez l’autre, il faut faire semblant d’aller au sport, dire qu’on va aider une personne âgée ou faire les courses ensemble". Ce qui le rassure, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de contrôles. Il y a aussi Cécile, qui échange avec un garçon depuis quelques semaines sur Tinder : ils envisagent un footing en duo et si le courant passe, pas d'hésitation : il y aura bisou. "Quand on est sur le point de s’embrasser, la crainte s’évapore", dit-elle.
Pour éviter de passer le confinement en solo, une tendance s'impose cet automne : le cuffing. "Cuffing", ça veut dire passer les menottes en anglais, mais rien de coquin là-dedans, il s'agit de s'enchaîner à quelqu'un au sens figuré. Trouver un partenaire pour se confiner avec lui.
D'habitude on parle de "winter cuffing", on se trouve quelqu'un pour ne pas passer l'hiver sans trop déprimer. Désormais, on parle de "corona cuffing". J'en ai appris plus