Où vont les César du cinéma français ? La fameuse "grande famille" du 7e art paraît totalement décomposée. En un mois, c'est comme si la paisible académie fondée en 1975 par Georges Cravenne avait vécu une sorte de printemps arabe.
Tout s'est accéléré début février, quand près de 300 personnalités du cinéma, des petites mains aux grandes stars, ont appelé à une véritable refondation. Alain Terzian, alors président de l'Académie, a pris conscience du mouvement et a annoncé plus de transparence et de parité, ce dont se réjouissait sur le moment un des signataires, Omar Sy : "J'ai signé cette pétition pour qu'il y ait des changements, et ça a l'air d'en être un. On verra la suite maintenant."
La suite n'a pas tardé, elle semble logique. La présidence Terzian, certains disent "son règne de 17 ans", s'est achevée mercredi 26 février par la nomination intérimaire de la productrice Margaret Menegoz qui va gérer les affaires courantes, dont la cérémonie de ce vendredi 28 février, d'ici la désignation d'une nouvelle équipe élue avant l'été par les 4.700 membres de l'Académie.
Opacité des comptes et des statuts, diversité, machisme ambiant, entre-soi, une page se tourne dans le chaos et cela devrait tanguer ce soir, vendredi 28 février, sur scène et dans les coulisses salle Pleyel. Preuve du malaise et de la paranoïa ambiante, Florence Foresti, qui sera la maîtresse de cérémonie, a transformé les répétitions en camps retranchés. Aucun journaliste admis, aucun entretien avec la presse. On sait que les organisateurs ont eu cette année bien du mal à trouver des remettants, ces actrices ou acteurs qui viennent donner le César aux vainqueurs.
Il y a dix jours, Catherine Frot, deux fois lauréates du trophée, s'est exprimée : "Je n’ai pas tellement envie d'y aller, j'ai l'impression qu'il y a des choses qui doivent changer dans cette histoire. C'est évident que les bouleversements sont sains, il y a quelque chose qui doit se reconstruire donc oui, j'ai pris un peu mes distances."
Les douze nominations du film de Roman Polanski, J'accuse, ont provoqué un tollé en interne et la rumeur démentie finalement par l'intéressé hier, annonçant sa présence ce soir dans la salle, non loin d'Adèle Haenel par exemple, avait électrisé le climat. Le ministre de la Culture Frank Riester attendait, paraît-il, fébrilement de savoir si le réalisateur confirmait sa venue avant de valider la sienne, ne voulant pas risquer de se trouver, à l'image, non loin de lui.
Roman Polanski savait que certaines prises de paroles ne l'épargneraient pas ce soir. Il évoque dans son communiqué "des activistes" et un "lynchage". Et un comité d'accueil d'associations féministes a prévu de se rassembler à l'extérieur de la salle Pleyel, mais peut-être aussi à l'intérieur, en mode infiltré. Des tags et des collages avec les mots "Violanski césar de la honte" ont été apposés sur les murs aux alentours de Pleyel cette semaine.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte