Boulogne-sur-Mer : en plein rush avant les fêtes de Noël, dans le "Rungis" de la mer

De Boulogne-sur-Mer sont préparés et expédiés tous les homards, les saumons, les poissons et les coquillages que l’on dégustera pendant les fêtes. Dans la zone Capécure, près des quais de débarquement, ce sont les trois jours les plus importants de l’année, on assiste à un défilé incessant de camions remplis de caisses de poissons et crustacés. 

Dans les entreprises de mareyage (les sociétés préparant les produits de la mer), comme chez Demarne, c’est le rush également, des bourriches d’huitres, des caisses de crustacés sont prêtes à partir. "C'est rentré ce matin. Tôt, depuis 5h30, on a des camions qui viennent de Marennes-Oléron et d'un peu partout. Le temps d'emballer les coquilles que l'on a achetées à la criée et puis les professionnels viennent effectuer leurs commandes", explique Yannick Forget-Dugaret, directeur adjoint de l'entreprise au micro de RTL.

Dans les entrepôts, les journées comptent double en cette fin d'année avec de gros enjeux économiques. "Il y a du dynamisme et des commandes qui arrivent, mais ce sera un Noël de dernière minute. Le mois de décembre, c'est un double mois. Cela représente, pour nous, environ 6 millions d'euros, soit 10% du chiffre d'affaires de l'année. Il ne faut pas se rater", poursuit le directeur adjoint.

Des prix en hausse de 15% environ

Un choix impressionnant de produits de la marée, dans ces ateliers, où il ne dépasse pas zéro degrés, des employés préparent à la main les filets de saumon et dans les sous-sols, l’un des trésors de la maison, les homards dans leurs bassins. 

Comme un peu partout le prix moyen a augmenté de 15% par rapport à l’an dernier, plus limité pour les huitres et crevettes. Les clients viennent s'approvisionner directement, d'autant que l’avantage pour les professionnels, c’est qu’ils trouvent tout ce qui leur faut en un seul site, ce qui réduit les coûts de transport. 

Dominique Libra, poissonnier à Épernay (Marne), vient avec ses deux camions frigorifiques. "Même si le homard est un peu cher cette année, on fait avec. On n'en mangera qu'un demi et pas un entier. On mettra des crevettes en plus. Nos clients nous attendent", assure-t-il.

Les commandes sont aussi expédiées partout en France, et en Europe. Pas de temps à perdre pour la chaine du froid. Arrivés en milieu de nuit, les produits doivent quitter l'entrepôt "entre 8h30 et 9h", explique Yannick Forget-Dugaret : direction le sud de la France. "On est toujours dans un contre-la-montre", pointe le dirigeant.

Boulogne, "le Wall Street du poisson"

Après trois années difficiles liées à la crise de la Covid-19, au Brexit, la filière pêche se porte mieux. En effet, les professionnels réunis, mardi 20 décembre, à la criée ont retrouvé le sourire. La plateforme boulonnaise avec ses 5000 emplois dans la filière halieutique reste une référence toujours solide, se félicite le maire Frédéric Cuvillier. 

"Boulogne, c'est le Wall Street du poisson. C'est la pleine effervescence, on le voit : il y a des camions partout, vers toutes les destinations. Plus de 200 sont approvisionnées quotidiennement en produits de la mer. C'est une bonne période, malgré les difficultés", concède l'édile boulonnais. Et le secteur embauche. "Il manque de main d'œuvre", alerte-t-il au micro de RTL. "C'est un produit qui est sain", martèle le maire.

Les pêcheurs également, qui ont beaucoup souffert, ont une fin d’année exceptionnelle avec de nouvelles prises, selon leur représentant Olivier Leprêtre. "Le tonnage de sèches a doublé, en encornets on a presque doublé également. Les Italiens sont très demandeurs pour ces fêtes de Noël. En France, il y a aussi de plus en plus de demandes. Profitons de l'instant présent, les pêcheurs sont contents", se ravit-il.