Une "mauvaise volonté de la part des Britanniques". Annick Girardin, ministre française de la Mer, a appelé ce mercredi 29 septembre les pays européens à se lier face au Royaume-Uni afin d'exiger des "mesures de rétorsion", conformément à l'accord post-Brexit
"Cette mauvaise volonté de la part des Britanniques, elle ne va pas s'exprimer que sur cette question-là", a déclaré la ministre à l'issue d'une réunion avec les représentants des pêcheurs, évoquant des "sujets techniques", la question des "plafonds hors quotas" de pêche. "On voit bien que sur tous les sujets, les Britanniques traînent les pieds." Elle souhaite ainsi "demander ensemble à la Commission (européenne) de mettre en place les mesures de rétorsion prévues dans l'accord".
Ces nouvelles tensions résultent de l'octroi de 64 licences définitives à des bateaux français par l'île de Jersey, contre 169 demandées par Paris ainsi que le rejet définitif de 75 dossiers. Le gouvernement français a jugé ces décisions "totalement inacceptables et inadmissibles".
L'accord post-Brexit, conclu in extremis à la fin de l'année dernière entre Londres et Bruxelles, prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition d'obtenir une licence, accordée s'ils peuvent prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir.
Outre cette riposte souhaitée au niveau européen, Annick Girardin a indiqué que l'ensemble des ministres avaient été invités par le Premier ministre à "identifier les mesures de rétorsion françaises" possibles. Elle a évoqué plusieurs pistes, sans en privilégier aucune: la "question énergétique", alors que les îles anglo-normandes sont dépendantes du continent, "l'accueil d'étudiants en France", "le ferroviaire", "les flux commerciaux".
La ministre a expliqué avoir demandé aux pêcheurs, très remontés, de lui "laisser 15 jours pour préparer toutes ces ripostes", répétant qu'il s'agissait avant tout de faire jouer la "solidarité européenne".
Les pêcheurs de Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche français, sont impuissants face à la décision des Britanniques, qui refusent de leur livrer toutes les licences qu'ils réclamaient après le Brexit.
Malgré le beau temps, peu d'entre eux ont pris le large ce mercredi. "Au début, on était révoltés. Mais on est de plus en plus résignés, écœurés", confie à l'AFP un pêcheur boulonnais dans l'attente d'une licence. Ce document lui permettrait travailler dans une zone située entre 6 et 12 milles nautiques des côtes britanniques. Pour y avoir, il doit prouver qu'il y a déjà pêche auparavant.
"Certains ont obtenu leur licence sans antériorité et nous on attend toujours", regrette le quinquagénaire, issu d'une vieille famille de pêcheurs boulonnais, dont le fils est lui aussi patron de pêche. "Que sera la pêche dans trois ans ? C'est là qu'on jugera les conséquences de ce que les Anglais nous imposent aujourd'hui", estime-t-il.
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