Le bilan s'est alourdi au lendemain des attentats qui ont secoué Paris le vendredi 13 novembre. Dans une intervention, le procureur de Paris a fait état de 129 personnes tuées," un bilan provisoire et évolutif", selon le procureur de Paris. 352 personnes ont été blessés, dont au moins 99 en état d’urgence absolue. Le procureur confirme que 7 terroristes ont été tués.
C'est à 21h20, pendant le match de football France-Allemagne au Stade de France, qu'une première explosion retentit à Saint-Denis. Deux corps ont été retrouvés : l'un est identifié comme celui d’un kamikaze qui portait une ceinture piégée, à laquelle avait été ajouté un dispositif pour maximiser le nombre de victimes en se donnant la mort. Le second individu est un passant soufflé par l’explosion.
Quelques minutes plus tard, à l'angle de la rue Alibert et Bichat dans le Xème arrondissement de Paris, des personnes qui étaient attablées à un bar sont victimes de tirs de kalachnikov. Ils sont perpétrés par des hommes à bord d'un véhicule noir Seat type Leon. 15 personnes sont tuées, 115 sont encore en état d'urgence absolue.
À 21h30, une seconde explosion a lieu à Saint-Denis. Deux minutes plus tard, un bar de la rue Fontaine-au-roi, dans le 11ème arrondissement, une nouvelle fusillade éclate devant un bar. Les tireurs sont également à bord d'un véhicule noir de type Seat. Six minutes plus tard, un autre bar situé sur le boulevard Voltaire est attaqué, 9 personnes y sont grièvement blessées.
Puis trois individus entrent dans la salle de concert du Bataclan, également sur le boulevard Voltaire, et tirent en rafale en plein concert puis prennent la salle en otage. Lors des pourparlers, les terroristes auraient évoqué la Syrie et l’Irak, selon le procureur de Paris. L'assaut est donné à 00h20 par les forces de l'ordre. Trois terroristes sont tués, le premier touché par balles par un policier, ce qui fait exploser sa ceinture piégée. Les deux autres ont actionné une ceinture explosive. Le bilan est 89 morts et très nombreux blessés.
On en sait davantage sur l'un des terroristes qui s'est fait exploser dans l'attaque au Bataclan. Il s'agit d'un homme français s’appelant Omar Ismaïl Mostefaï. Né le 21 novembre 1985 à Courcouronnes (Essonne), identifié grâce à une empreinte digitale d'un de ses doigts arrachés, l'homme est connu des services de renseignement car il avait fait l'objet d'une fiche S en 2010 pour radicalisation. Son dossier ne comporte toutefois aucun lien avec une filière terroriste. En outre, il avait été condamné à huit reprises pour des délits de droit commun sans jamais être emprisonné.
Les policiers sont actuellement en train de remonter la piste et de se renseigner sur son entourage familiale, amical, ses relations. Son père et son frère, avec qui il n'entretenait plus de relations depuis plusieurs mois selon les déclarations de ce dernier, ont été placés en garde à vue samedi soir. D'autres interpellations ainsi que des perquisitions ont également été menées dans ce même entourage.
Aux abords du Stade de France, un passeport syrien a été retrouvé à proximité du corps déchiqueté d'un kamikaze. Son authenticité est encore en cours de vérification, alors que le renseignement américain a fait part de ses doutes auprès de la chaîne CBS News. Mais sur la base des premières informations communiquées, les autorités grecques ont affirmé connaître le possesseur de ce passeport, identifié comme un migrant. "Nous confirmons que le possesseur du passeport (syrien) est arrivé sur l'île de Leros le 3 octobre où il a été enregistré selon les règles de l'Union européenne", a affirmé un ministre grec.
Une partie des faits qui sont survenus dans Paris intra muros, notamment ceux qui ont eu lieu hier aux abords des terrasses de restaurants ont été filmées par des caméras de vidéosurveillance de la mairie de Paris. Les policiers qui ont pu les consulter témoignent de l'extrême professionnalisme des tueurs, qui n'ont pas hésité à achever leurs victimes alors qu'elles étaient déjà au sol, et à viser des gens qui cherchaient à fuir en courant. Les tueurs s'arrêtent, descendent du véhicule, et commettent leurs massacres de manière assez tranquille avant de remonter dans le véhicule de se choisir une autre cible.
Leur course folle s'est achevée dans la salle de spectacle du Bataclan, où les tueurs ont fait preuve d'une extrême violence selon les témoignages. Il y a eu de nombreux tirs d'armes d'assaut, l'un des terroristes serait même monté sur la scène assez rapidement pour essayer de tirer en rafales dans le public. Il aurait d'ailleurs été abattu par l'un des premiers policiers intervenus, ce qui aurait provoqué l'explosion de sa ceinture piégée. Des témoignages indiquent également des jets de grenades dans le public, ce qui explique le très lourd bilan dans cette salle de spectacle.
L’enquête s’internationalise car elle s'étend en Belgique. Selon un décompte des médias belges, trois personnes ont été arrêtées au cours d'une vaste opération de police dans la commune bruxelloise de Molenbeek, là où avait transité l'auteur de l'attaque dans un Thalys Amsterdam-Paris. Ces interpellations pourraient être "en connexion" avec la recherche d'une voiture Polo immatriculée en Belgique et qui a été retrouvée devant le Bataclan.
"Une Golf 3 ancien modèle qui roulait a été arrêtée. Les policiers ont fait sortir un homme et ils l'ont menotté dans le dos, l'ont fait agenouiller et lui ont mis un bandeau sur les yeux avant de l'embarquer", a expliqué un riverain de Molenbeek à l'AFP.
Le procureur de Paris François Molins avait pour sa part déclaré qu'un des véhicules utilisés par les terroristes avait été loué par un Français qui a fait l'objet d'un contrôle routier samedi matin avec deux autres personnes.
L’affaire concerne également lâ