Le Sénat a largement adopté le 15 mai 3025 un texte atypique pour tenter d'obtenir par la loi la reprise du chantier de l'autoroute A69 Toulouse-Castres suspendu par la justice administrative. Si fin février, le tribunal de Toulouse a annulé l'autorisation de construction, victoire pour les opposants, les pros A69 sont revenus par la voie parlementaire.
Soutenu par 252 voix pour et 33 voix contre à la chambre haute, cette proposition de loi dite de "validation", est désormais transmise à l'Assemblée nationale qui l'examinera dès le 2 juin, alors que la procédure devant la justice administrative se poursuit.
Sur le terrain, ce chantier a des conséquences très concrètes, comme à Saint-Germain-des-Prés, village du Tarn de 900 habitants. Le territoire est traversé par un canyon artificiel de 20 mètres de profondeur.
À cause de l'arrêt du chantier, des monceaux de terre enlevés retiennent l'eau de pluie, provoquant des inondations. L'accès au village est aussi difficile et les tensions entre les habitants sont nombreuses.
Dans son jardin, devant sa maison, Marie-Claude a installé une pancarte sur laquelle on peut lire "Stop au bitume". Selon elle, l'A69 est parfaitement inutile. "Mon mari a travaillé à Toulouse pendant 15 ans, il n'a jamais eu le moindre souci sur la route", explique-t-elle, "là où il était embêté, c'était justement à Toulouse". De toute façon, pour ou contre, l'autoroute a déjà partagé le village.
Raymond Frède, le maire du village, explique au micro de RTL que "c'est dommage, parce que même dans le village, il y a des gens qui avaient l'habitude de manger ensemble, maintenant, ils ne se regardent pas très bien". L'autoroute est aux trois quarts terminés, ce n'est pas un souci pour Marie-Claude qui se demande "pourquoi ne pas utiliser ce qui est indémontable ? Qu'on rende les terres aux agriculteurs, qu'on remette en place la nature telle qu'elle était".
Comme beaucoup d'habitants, au point où on en est, le maire considère qu'il faut terminer le chantier. "Honnêtement, ça serait vraiment triste que ça ne s'achève pas, parce que, qu'est-ce qu'on va faire ? On va refermer le trou ?", lance-t-il
"Quand on voit ce que ça coûte tous les jours, 180.000 à 200.000 euros de dépenses journalières, ça fait déjà deux mois, à ce prix-là, c'est du gâchis, déplore Raymond Frède. Les travaux ont quant à eux déjà coûté 300 millions d'euros.
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