Premier jour pour Jean Pierre Farandou comme président de la SNCF, une arrivée dans un climat social très, très compliqué. Les cheminots ont le moral à zéro et ils le montrent en ce moment : droit de retrait suite à l’accident dans les Ardennes le 16 octobre dernier, mouvement social au centre de maintenance de Châtillon, débrayages sur d’autres sites jeudi tout ça sans préavis.
La contestation sociale prend des formes inhabituelles au sein de cette entreprise, le personnel est moins respectueux de la hiérarchie, la mobilisation spontanée des grévistes échappe aux syndicats. Ces derniers ne se plaignent pas, ça fait monter la pression avant le mouvement du 5 décembre prochain sur la réforme des retraites, mouvement peut être reconductible.
Mais il n'empêche, la crise sociale est bien là. D’ailleurs si Jean Pierre Farandou a été choisi par l’Elysee pour succéder à Guillaume Pepy, c'est qu’on lui reconnaît bien des capacités de pacificateur et ramener de la sérénité dans les débats. Farandou sait résister à la pression, il sait dire les choses franchement et il les connaît bien ses troupes. 140.000 cheminots, 170 métiers différents, des troupes déboussolées en ce moment.
La SNCF tire pourtant son épingle du jeu, sur le plan économique en tout cas. Un groupe à 35 milliards d’euros, un chiffre d’affaires en hausse de 14% sur quatre ans, une marge très correcte, des effectifs en baisse de 6%. De ce côté-là, Guillaume Pepy, son prédécesseur, a rempli sa mission.
Mais du côté du social, c’est difficile. En quelques mois, le personnel a avalé la réforme ferroviaire, des tas d’accords locaux ont été renégociés. C'est d’ailleurs la renégociation de l’accord de l’atelier de Châtillon qui a provoqué cette grève surprise, avec les lois Macron, nombre de représentants du personnel, de CHSCT, ont disparu.
Et puis le 1er janvier prochain, la SNCF change de statut et dépendra un peu moins de l'Etat pour mieux affronter la concurrence, le statut du cheminot lui aussi disparaît pour les nouveaux embauchés. Les cheminots redoutent d’être déclassés, ils ont peut aussi des mobilités, qu’on les change brutalement de postes. Bref, aujourd’hui, explique un syndicaliste, "les jeunes s’en vont et les vieux se révoltent".
Heureusement pas la fleur au fusil, Jean Pierre Farandou a bien compris qu’il devait avant tout ramener le calme social, et en même temps appliquer la réforme, alors il l’a dit lors de ses différentes auditions. Celui qui quitte la tête de Keolis, la filiale des transports urbains veut maintenant révolutionner le management, que les décisions soient prises sans lourdeur.
On ne sait pas encore d’ailleurs s'il va conserver près de lui l’ancienne équipe, celle de Guillaume Pepy, ses collègues donc, ou s’il va installer ses propres dauphins. En tout cas, il va falloir être solide. Pour moderniser les petites lignes ferroviaires jusqu’à présent délaissées, pour gérer la réforme des retraites, pour investir pour l’avenir, cet adepte du ballon ovale va devoir être habile s’il veut éviter le plaquage.
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