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Grève SNCF : le gouvernement est-il dépassé ?

ÉDITO - Deuxième mouvement social intempestif à la SNCF et les centrales syndicales paraissent dépassées. Le pouvoir politique aussi.

Jean-Baptiste Djebarri à l'Assemblée nationale
Crédit : Capture d'écran YouTube
Grève SNCF : le gouvernement est-il dépassé ?
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Pauline De Saint-Rémy - édité par Marie-Pierre Haddad
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Toujours pas de retour à la normale pour le trafic SNCF... Comme la veille 1 TGV sur 3 circulera aujourd’hui sur l’axe Atlantique à cause d’une grève, démarrée sans préavis, dans un centre de maintenance des Hauts-de-Seine. 

C’est le deuxième mouvement social intempestif qui éclate à la SNCF en l’espace de quelques jours. Les centrales syndicales paraissent dépassées. Le pouvoir politique aussi. Objectivement, ils sont dépassés. En fait, ils ne sont même pas dans le jeu sur ce coup. 

Il fallait lire, le 21 octobre dernier, le communiqué d’annonce de ce mouvement qui a éclot à Châtillon, dans les Hauts-de-Seine : "Nous, agents grévistes, avons cessé le travail sans se concerter ou être encadrés par les syndicats". Voilà ce qui était écrit. Puis, il fallait entendre le secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, à l’Assemblée nationale, devoir se contenter de déplorer, la mine déconfite, que, "le mouvement de grève est désormais 'sans objet'".

La réforme ferroviaire de janvier

Pour comprendre de quoi on parle, il faut rappeler que ces quelques 200 cheminots se sont mis en arrêt parce que la direction locale de la SNCF voulait leur supprimer - ils sont 700 concernés au total - 12 jours de repos supplémentaires auxquels ils avaient droit jusque-là. Le projet a presque immédiatement été retiré

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Mais ça n’a rien changé. Ils ont maintenu le mouvement pour des motifs plus vagues, entre autres de salaires trop bas ou de conditions de sécurité. Et ce alors même que la CGT  les enjoignait à retourner au travail. 

Des motifs plus vagues mais révélateurs d’un malaise général à la SNCF. Ces mouvements, inédits par la forme, s’inscrivent dans un contexte très particulier : celui de l’arrivée d’un nouveau PDG, Jean-Pierre Farandou, ce vendredi, après 11 ans de présidence Pepy. Celui, surtout, de l’entrée en vigueur de la réforme ferroviaire au mois de janvier prochain.

Macron et les corps intermédiaires

Ce sera notamment la fin du statut de cheminot. Cette réforme-là, qui a été adoptée en 2018 malgré 30 jours de mobilisation en bonne et due forme, est restée en travers de la gorge, des cheminots. Et puis il y a la mère des batailles, l'autre réforme, celles des retraites, à venir. Les syndicats, la CGT en tête, disent trouver plutôt un certain intérêt à faire monter la pression avant la grande journée de mobilisation du 5 décembre.

Mais alors pourquoi est-ce que les leaders syndicaux sont aussi inexistants, dans ce conflit ? Il y a la question du déclin de la représentativité syndicale, et elle est ancienne. Mais il y a aussi une part de responsabilité politique

Et de ce point de vue, il n’est pas le seul - Nicolas Sarkozy en avait beaucoup fait, en son temps, sur ce qu’il appelait les "corps intermédiaires" - mais c’est qui est sûr c’est que la façon dont Emmanuel Macron les a maintenus à l’écart pendant les deux premières années de son quinquennat, n’a pas aidé à les maintenir en bonne santé.

Emmanuel Macron fait de la calinothérapie avec les syndicats

Pauline de Saint-Rémy

Avec Laurent Berger,  le patron de la CFDT, un vrai fossé s’était creusé, à force de petites humiliations. Dites vous qu’en mars, après quelques mois de crise des "gilets jaunes", en privé, il disait : "Je n’ai jamais rechigné à aller éteindre le feu, mais pas quand on m’a marché dessus avant".

Mais depuis cet été, il fait de la calinothérapie, avec les syndicats, Emmanuel Macron surtout avec Laurent Berger. I a changé de ton, c'est vrai. Il essaye de les remettre au centre du jeu. Sauf qu'on ne renoue pas les fils d’un dialogue rompu du jour au lendemain. D’ailleurs, il a du mal : même quand il fait des gestes envers eux - ça a été le cas, au mois de septembre, quand il a reculé sur la question de l’âge pivot pour le départ à la retraite - il le fait en direct et seul à la télévision. 

Emmanuel Macron ne prévient pas son "Monsieur retraites", Jean-Paul Delevoye, qui, lui, négocie avec les syndicats depuis 18 mois. On ne peut pas dire qu’on soit vraiment dans la plus pure tradition du dialogue social. "Emmanuel Macron n’a qu’un seul sujet : éviter la convergence des rancœurs", m’a dit un conseiller du président. Pas sûr qu’il trouve, du côté des syndicats, des partenaires capables et désireux de l’aider à empêcher la tâche d'huile de se propager.

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