Les retraités en colère n’ont pas beaucoup mobilisé, mercredi 3 octobre dans la rue, pour manifester pour défendre leur pouvoir d’achat. Bon nombre d’entre eux en ont assez qu’on les considère comme des privilégiés. Un tort ?
Pas tout à fait, en tout cas, c’est certain. On va tâcher d’aller au-delà des constats trop simples, parce que le sujet le mérite. Lorsque vous considérez le montant total des retraites distribuées en France, il y en a pour 14,5% de la richesse nationale, alors que dans les pays européens, la moyenne est de 12%. La France consacre donc à ses retraités une part plus importante que ses voisins.
Les retraités vous diraient : oui, mais on a cotisé, on l’a donc mérité. C’est vrai en large partie, mais pas tout à fait. Car le système de retraite de base a longtemps été en déficit, un déficit assumé par la collectivité, sous la forme de la dette publique – d’une partie de la dette publique.
La collectivité nationale a donc fait un effort significatif pour les retraités pendant ces années-là. Le problème, c’est que la catégorie "retraités" n’est pas du tout homogène. Parmi les 14 millions 140.000 retraités français, il y a des situations très différentes.
Bon nombre de personnes âgées n’ont que de toutes petites retraites, en particulier chez les plus de 75 ans. Au minimum vieillesse ou avec une pension de réversion, on n’est pas un privilégié, loin s’en faut. Au sein de ce vaste ensemble au contraire, il y a une génération qui en sort relativement bien, ce sont les 60-70 ans, ceux qu’on appelle les baby-boomers.
Ils ont eu une carrière souvent sans accident et, ils sont partis à la retraite au moment où le système était le plus généreux. Leur situation relative est donc bonne, et là encore, il s’agit d’une moyenne. Le sociologue Louis Chauvel a ainsi établi que la génération née en 1948, elle a pile 70 ans aujourd’hui, a gagné, en moyenne, tout au long de sa vie, 20% de plus que la génération qui la précédait, et que la génération qui la suit.
C’est celle qui a le taux de pauvreté le plus faible de toutes les générations vivantes en France, ce sont les statistiques de l’INSEE. Au total, on a donc un tableau contrasté, avec des retraités privilégiés et d’autres qui ne le sont pas.
Les retraités en ont quand même pris pas mal sur la tête ces dernières années. Un, désindexation des retraites complémentaires d’abord, puis des retraites de base. Suppression de la demi-part fiscale supplémentaire des veufs et des veuves.
Augmentation de la CSG au 1er janvier dernier, ça commence à faire pas mal. Deux, le seuil de déclenchement de cette hausse de la CSG, 1.200 euros pour un célibataire et 2.000 euros pour un couple, est trop bas. À ces niveaux de revenus, on n’est pas riche, loin s’en faut.
C’est ce que je pense, même si son principe n’était pas mauvais. Il aurait fallu qu’elle se déclenche plus haut. Le paradoxe, c’est que les retraités vraiment riches, eux, ont été globalement favorisés par la politique Macron, car s’ils payent plus de CSG, ils n’acquittent plus l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), qui a été supprimé, ce qui représente un gain parfois substantiel.
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