Il est le "gilet jaune" à terre dans les rues de Bordeaux. Samedi 12 janvier, ce père de famille girondin, pompier volontaire, manifestait avec sa femme lors de l'acte IX du mouvement. Selon le récit de sa femme, il a été grièvement blessé à la tête par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) alors qu'il prenait la fuite après une charge des forces de l'ordre. Olivier Béziade est toujours hospitalisé après avoir été plongé pendant plusieurs jours dans le coma.
Jeudi soir, Cindy Béziade donnait des nouvelles rassurantes sur Facebook. "Il est réveillé, a commencé à manger (compote) et plus de fièvre ! Il commence à parler, même si n'est pas très clair encore et m'a dit vouloir rentrer à la maison ! (...) au vu des progrès et changements depuis hier, tout le monde est confiant", écrit-elle.
Interrogée par l'AFP le même jour, Cindy Béziade racontait les circonstances qui l'avaient conduit sur un lit d'hôpital. Alors qu'elle décrit un début de défilé "bon enfant", les choses se compliquent avant d'arriver sur la place de la Comédie. "On a été gazés", explique-t-elle. Dans le mouvement de foule, elle perd Olivier de vue.
Des vidéos de ces moments montrent des policiers casqués, dont certains en civil, d'autres en uniforme avec boucliers et matraques, charger des manifestants et des "gilets jaunes" reculer ou prendre la fuite.
Une vidéo montre plus particulièrement un policier qui tire avec son LBD, une arme qui fait polémique, le défenseur des droits, Jacques Toubon, ayant même réclamé sur RTL son interdiction en raison des blessures qu'elle provoque. La caméra se tourne alors vers la droite où, à une dizaine de mètres, un gilet jaune est étendu, dos aux policiers, face contre terre.
Ce "gilet jaune" à terre, c'est Olivier Béziade, blessé à la tête et bientôt secouru par des passants et autres manifestants. De retour sur les lieux, Cindy Béziade aperçoit un attroupement autour d'un blessé. "Quand j'ai vu ses chaussures par terre, j'ai compris que c'était lui. Il était là, conscient et dans une mare de sang. Il avait repris connaissance".
Olivier Béziade est alors conduit par le Samu à l'hôpital, où on lui détecte une hémorragie cérébrale. Il est opéré dans la foulée. L'IGPN, la "police des polices", a été saisie après la diffusion de ces images, partagées plus de 100.000 fois sur les réseaux sociaux. Et mardi soir, Cindy Béziade a laissé éclater sa colère en partageant une autre vidéo de la scène : "Ça se passe de commentaires, je suis furieuse".
"Je ne peux pas laisser cette violence, je suis outrée", affirme-t-elle encore dans son entretien à l'AFP, deux jours plus tard. "Ils l'avaient à moins de dix mètres, ils lui tirent en pleine tête (alors que la police a théoriquement interdiction de viser la tête avec un LBD, ndlr), ça ne peut pas être une erreur", souligne-t-elle.
"Je ne pardonne pas cet acte barbare, ce n'est pas possible, je suis désolée mais entre la tristesse et la colère... C'est un tsunami dans la tête. Je n'arrive pas à avancer", confie-t-elle encore.
C'était la deuxième fois que le couple manifestait avec les "gilets jaunes" à Bordeaux. La première, "ça c'était bien passé". "Il y avait eu des tirs mais on avait été chanceux. Je me dis finalement que leur technique de tirer sur la foule, c'est la même à chaque fois", estime Cindy Béziade.
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