Eurovision 2019 : Bilal Hassani, ni militant ni honteux, vit un rêve d'enfant
PORTRAIT - Avec sa chanson "Roi", Bilal Hassani représentera la France samedi 18 mai à l'Eurovision et figure parmi les favoris.

L'un des plus beaux jours de la vie de Bilal Hassani, c'est l'anniversaire de ses sept ans. Ce jour-là, sa mère l'a emmené chez le coiffeur, qui lui a fait un brushing. Aujourd'hui il collectionne les perruques. Verona, Sormy, Kat, elles portent toutes un petit nom et elles sont célèbres. Car avant l'Eurovision, Bilal était déjà une star du net. Près d'un million d'abonnés sur YouTube, plus de 500.000 sur Instagram. Des followers qu'il appelle ses vies, ses puces, ses sisters.
Sur son compte, il chante, teste du maquillage, raconte sa life dans des storytimes. Les classique du genre. Ce qui l'est moins, c'est le style. Sans filtre, exubérant, et dans un franglais pas possible : tout est 'disgusting' ou 'cute', voire 'iconic'. Une attitude de cantatrice R'n'B parfaitement assumée: "Ce n'est pas du second degré", dit-il, "j'adore soigner mon entrée".
Bilal s'amuse et amuse, agace parfois et devient une cible. Son déhanché suggestif sur le tube Djadja a provoqué un torrent de haine. Certains se désolaient qu'il n'ait pas explosé au Bataclan. Il a porté plainte, fait protéger ses shows par des gardes du corps. Ses perruques, il les réserve aux vidéos et à la scène.
"Il chantait avant de savoir parler"
Il peut compter sur le soutien indéfectible de sa mère Amina. C'est elle déjà qui désamorçait le malaise dans les repas de famille, quand il se déguisait en princesse. Un jour il lui a dit qu'il préférait les garçons, elle lui a juste demandé d'aller faire la vaisselle. La vie normale.
Alors Bilal assume. Ni militant ni honteux. "Tu apprends à vivre avec 10 à 15 insultes par minute", dit-il, "It's worth it". Traduction : "Ça en vaut la peine", car aujourd'hui, il est exactement là où il voulait être.
"Il chantait avant de savoir parler", raconte Amina. En français ou en anglais car son père vit à Singapour avec une anglophone. C'est l'anglais qui lui a permis de décrocher son bac, il était plus intéressé par ses cours de chant, de danse, de piano et de guitare. Son idole est Beyoncé.
Mais il y a quatre ans, à The Voice Kids, c'est avec un titre de Conchita Wurst qu'il a séduit trois coaches. Il ne s'était pas encore fait refaire le nez. L'Eurovision, c'était un rêve de gosse. "Un show de ouf, trop trop stylé" dit-il. Est-il stressé?. "Au pire j'arrive dernier, je fais un storytime et on passe à autre chose". Quoi qu'il arrive, il a réussi son entrée...
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