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Les supporters de l'équipe de France au Parc des Princes en marge du match contre l'Ukraine lors des éliminatoires de la Coupe du monde, le 13 novembre 2025.
Crédit : Matthieu Mirville / DPPI via AFP
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"Vous avez probablement vu qu'il y a beaucoup de débats autour de la billetterie et des prix des billets." Le président de la Fifa, Gianni Infantino, ne croyait pas si bien dire lorsqu'il a commencé lundi 29 décembre à palabrer sur les tarifs des tickets de la Coupe du monde 2026, jugés "exorbitants" et "astronomiques" par les collectifs de supporters.
Mais plutôt que de mettre de l'eau dans son vin, l'Italo-suisse a défendu les modalités de la billetterie en vigueur, expliquant que les organisateurs avaient reçu un record de 150 millions de demandes depuis deux semaines, "soit 10 millions de demandes de billets chaque jour". "Nous avons six, sept millions de tickets en vente. C'est absolument dingue, cela montre à quel point la Coupe du monde est puissante", s'est-il félicité au World Sports Summit de Dubaï, précisant que la plupart provenaient des États-Unis, d'Allemagne et du Royaume-Uni.
"Si l’on considère qu’en près de 100 ans d’histoire de la Coupe du monde, la Fifa a vendu 44 millions de billets au total, alors en deux semaines, on aurait pu remplir l’équivalent de 300 ans de Coupes du Monde", a même avancé le grand ami de Donald Trump.
Un discours singulier, alors que les fans à travers le monde critiquent largement la tarification en place pour le tournoi disputé du 11 juin au 19 décembre au Mexique, au Canada et aux États-Unis.
Dans un premier temps, l'association Football Supporters Europe (FSE) estimait que suivre son équipe du premier match jusqu'à la finale allait coûter "au minimum 6.900 dollars (6.000 euros)", "soit près de cinq fois plus que lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar". La Fifa avait en effet instauré un prix minimum de 180 dollars (153 euros) pour pouvoir assister à une seule rencontre du Mondial nord-américain. Et ce, alors que le dossier de candidature promettait initialement des billets à partir de 21 dollars (18 euros).
"Où sont ces billets aujourd'hui?", demandait l'association, avant que la Fifa ne fasse un geste symbolique, le 17 décembre. Contrairement à ce qui avait été annoncé, les supporters des groupes officiels reconnus par les fédérations des équipes qualifiées paieront finalement leur billet 60 dollars (51 euros) par match, via la nouvelle catégorie "Supporter Entry" pour les 104 matches, y compris la finale. "Cette initiative vise à soutenir davantage les supporters qui suivent leur équipe nationale tout au long du tournoi", a ajouté l'instance dirigeante du football mondial, qui réservera 8% des places pour chaque rencontre aux bénéficiaires de ces billets, selon ses dires à Sky News.
Vent debout contre ces prix, le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué cette annonce, encourageant toutefois la Fifa "à faire davantage pour rendre les billets plus abordables". "C'est le début d'une réflexion qui va dans le bon sens, mais ce n'est pas suffisant", estimait alors auprès de l'AFP Guillaume Auprêtre, porte-parole des Irrésistibles Français (IF), principal groupe de fans des Bleus avec près de 2.500 adhérents.
"On s'est tout de suite rendu compte que [les prix] mettaient en péril le rêve de nombreux supporters… On était tous déçus et énervés. On n'a pas compris pourquoi ces tarifs étaient si élevés, même si on s'attendait à ce que soit un peu plus cher que pour le Qatar. Mais là, ils sont complètement à côté de la plaque", dixit le porte-parole des IF, induisant que la facture sera bien plus salée en ajoutant le transport, l'hébergement et la nourriture. In fine, "ce sera au minimum deux fois plus cher".
"C'est une Coupe du Monde qui, de toute façon, est chère puisque c'est un pays cher. Mais le seul point de dépense que la FIFA contrôlait, qui contrôle le prix des billets, elle a décidé de l'augmenter de manière conséquente."
Ronan Evain, directeur de l'association FSE sur RTL
"On est vraiment sur un changement d'ère... Il n'est pas surprenant que la Fifa augmente les prix sensiblement d'un tournoi à l'autre. C'est une tendance qui existe depuis longtemps. Mais une telle augmentation des prix, c'est quelque chose de tout à fait inédit et que personne n'a réellement vu venir", s'émeut Ronan Evain, directeur de FSE sur RTL. "Cela démontre une déconnexion complète avec la réalité des supporters".
Les prix sont de surcroit susceptibles d'évoluer en raison d'un principe de "tarification variable" appliquée pour ce Mondial. Comme c'est le cas pour certains concerts, il consiste à faire évoluer les prix en fonction de la demande. Une pratique inédite, qui ne concernera toutefois qu'une des quatre catégories de billets, celle proposant à la base les tarifs les moins chers selon l'AFP.
"La politique de billetterie de la Fifa s'inscrit dans les tendances du secteur sportif et du divertissement, où des ajustements tarifaires sont effectués pour optimiser les ventes, la fréquentation et garantir un prix équitable. La Fifa applique une tarification variable et peut ajuster les prix des billets tout au long des phases de vente en fonction de la demande et de la disponibilité pour chaque match", explique l'instance mondiale du football sur son site.
Elle se défend toutefois d'utiliser tout "modèle de tarification dynamique, les prix ne étant pas modifiés automatiquement".
"Ce n'est plus le football qu'on aime, ce n'est plus le football populaire", dénonçait pour autant Yannick Vanhée, président des Corsaires de Dunkerque, une autre association officielle de supporters de l'équipe de France, sur RTL.
La troisième phase du processus de vente de billets pour le Mondial 2026 s'est ouverte le 11 décembre. Auparavant, il y a eu deux phases de vente, la première réservée aux titulaires de cartes Visa, close le 19 septembre, et la deuxième, ouverte à tous, qui a duré du 27 au 31 octobre. Mais on ne connaissait pas les affiches du Mondial à ce moment-là.
L'actuelle phase de vente court jusqu'au au 13 janvier 2026. Concrètement, il faut s'inscrire à un tirage au sort sur le site FIFA.com/tickets et attendre le 9 février pour savoir si on fait partie des heureux élus à pouvoir se procurer des billets.
Une petite quantité de billets - ceux à 51 euros - est par ailleurs réservée aux groupes de supporters officiels des équipes nationales, reconnues par les fédérations de chaque pays. Pour eux aussi, un tirage au sort s'impose, mais il vaut mieux passer via le site de la Fédération française de football (ou d'une autre fédération si vous y êtes affiliés) dans ce cas.
Pour ceux qui souhaitent ou sont contraints d'attendre, le Fifa proposera une phase de vente de dernière minute, "selon le principe du premier arrivé, premier servi", écrit l'instance sur son site.
Il y aura également l'option du marché de revente, ou d'échange, mis en place par la Fifa sur son site. Sans que l'on sache encore jusqu'où grimperont les prix, déjà bien prohibitifs. Enfin, des formules hospitalité incluant notamment des billets sont également disponibles en ligne, pour 1.450 dollars minimum (1.230 euros).
Reste également à savoir si l'annonce faite des billets à 60 dollars ouvrira la porte à une possibilité de regroupement de supporters dans les tribunes, contrairement à ce qui a été prévu jusqu'ici. À la Coupe du Monde des clubs l'été dernier, les fans des différentes équipes étaient éparpillées dans les stades.
La raison ? Dans les billetteries américaines, plus vous êtes près du terrain, plus c'est cher. Or, en Europe et dans d'autres endroits du monde, les places derrière le but sont normalement plus abordables et permettent aux groupes de fans de s'y retrouver pour mettre de l'ambiance.
À noter également que les accompagnateurs de personnes à mobilité réduite paieront pour la première fois leurs billets, ce qui ne va pas vraiment dans le sens de la Coupe du monde "la plus inclusive de l'histoire", prônée par Gianni Infantino.
Toujours est-il que vous pouvez tous les matchs de la Coupe du Monde de la FIFA en direct et streaming sur M6+. La compétition aura lieu du 11 juin au 19 juillet 2026.
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