L’Autorité de la concurrence vient de rendre public un avis concernant les évolutions possibles des secteurs du médicament et de la biologie médicale. Dans cet avis, l’Autorité explique qu’il "doit être permis à l’officine française de procéder à la nécessaire modernisation de son activité".
Parmi les évolutions proposées, celle du métier de pharmacien, qui pourrait faire davantage de prescriptions, utiliser du matériel de téléconsultation ou encore dans certains cas délivrer des médicaments sans passer par un médecin. L’une des préconisations, qui déplaît fortement aux représentants des pharmaciens, consisterait à développer la vente de certains médicaments et produits de santé dans les grandes surfaces.
Selon l’Autorité de la concurrence, il serait envisageable de permettre aux grandes surfaces qui le souhaitent de développer des espaces de vente de médicaments. Les consommateurs-patients pourraient y acheter des médicaments vendus sans ordonnance (paracétamol, ibuprofène, etc.) remboursés ou non, des tests (test de diabète, test de grossesse, etc.) et des produits de santé à base de plantes (huiles essentielles), vendus par un pharmacien salarié de la grande surface.
L’Autorité de la concurrence précise que les médicaments dispensés à l’aide d’une prescription médicale seraient exclus du dispositif et que le modèle d’assouplissement des ventes devra être "entouré de très fortes garanties d’exercice et déontologiques".
Le but serait double : permettre aux consommateurs d’acheter des médicaments dans davantage de lieux, plus facilement, et faire baisser les prix grâce à une concurrence accrue.
Cet avis inquiète les pharmaciens et alerte le ministère de la santé. Dans l’entourage de la ministre, on explique que le médicament n’est pas un produit comme les autres et qu’il ne faut pas le banaliser. S’il fallait développer élargir les ventes précise-t-on, "autant développer des ventes de médicaments au sein de maisons médicales, avec des médecins à côté, plutôt que dans des supermarchés."
Une autre préconisation de l’Autorité de la concurrence retient davantage l’attention du ministère de la santé : la vente de médicaments en ligne.
Aujourd’hui, il est déjà possible d’acheter des médicaments en ligne. C’est légal depuis 7 ans, mais peu développé car les règles de ventes sont très strictes. Seules des pharmacies peuvent proposer leur stock sur internet et ce stock est limité aux médicaments qui ne nécessitent pas de prescription médicale. La législation impose un contrôle strict l’Agence régionale de santé ainsi que l’interdiction pour les sites d’être référencés sur internet, comme d’autres sites de e-commerce.
Sans publicité et avec de lourdes restrictions, les ventes en ligne ne se sont pas développées. L’Autorité de la concurrence constate "que sur les 22.401 officines dénombrées en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer au 1er janvier 2015, seules 301 avaient développé un site internet de vente en ligne de médicaments, ce qui ne représentait donc que 1,34% des officines". Au dernier comptage en 2018, cette proportion était encore seulement de 1,66%.
Pour permettre le développement des cyberpharmacies, l’Autorité de la concurrence préconise donc un assouplissement des règles de vente. Les médicaments devraient toujours être vendus par une pharmacie agréée mais avec des règles assouplies. L’une des mesures préconisées étant la possibilité pour les sites de vente en ligne, d’informer les consommateurs potentiels en ayant l’autorisation d’envoyer des lettres d’information.
Sur le sujet de la vente de médicaments en ligne, le ministère de la santé se montre plus ouvert. Des réunions avec les professionnels du secteur sont prévues au cours du mois d’avril. L’objectif étant d’obtenir un accord dans les prochains mois pour un assouplir les règles.
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