Coronavirus en France : pourquoi peut-on craindre une deuxième vague ?

Moins de 6% des Français ont été contaminés par le Covid-19,  selon les chiffres fournis par l'Institut Pasteur. Pour que l'immunité collective soit suffisante il faudrait arriver à 70%. Si comme le fait remarquer le Professeur François Bricaire, membre de l'Académie nationale de médecine, cela signifie que le point positif est que les Français ont bien respecté le confinement, il s'agit d'une mauvaise nouvelle dans le sens où "si une aussi faible proportion de la population est protégée, cela veut dire qu'on est soumis à un risque potentiel tant que le virus circule, si on se déconfine".

Si l'infectiologue souligne la nécessité de ce confinement "en matière de protection de nos services hospitaliers, en matière d'accueil en réanimation et en soins intensifs", il avoue néanmoins que "l’inconvénient majeur du confinement est qu'on ne se protège pas puisque l'on n'est pas en contact avec le virus". 

Le Professeur fait alors part de deux cas potentiels : premièrement "si le virus d'un point de vue épidémiologique, continue de circuler de manière importante (...) cela retarde, ou met en situation de risque de voir arriver la fameuse deuxième vague", explique le spécialiste. Bien que redoutée, François Bricaire fait part d'une deuxième possibilité, si le plateau est atteint et qu'il y a une défervescence, que le virus circule moins, "pour d'autre raisons que l'immunité collective, à ce moment là le risque est évidement beaucoup moins élevé". 

On atteindra pas les 70% en partant aujourd'hui de 6%

Professeur François Bricaire, membre de l'Académie nationale de médecine

Quant à la seconde étape qui démarrera le 11 mai avec le déconfinement progressif, le Professeur appel à la vigilance "il faudra bien-sûr maintenir les gestes barrières, c'est la base du système" souligne t-il. Mais François Bricaire reste réaliste, "on atteindra pas les 70% en partant aujourd'hui de 6%", déclare l'infectiologue qui espère que le virus disparaisse avant d'atteindre ce pallier car "pour gagner 65%, ça devient extrêmement aléatoire, on risque d'être confinés pendant des mois". 

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